Les militaires qui participeront à un défilé de la fierté gaie ne seront plus tenus de demander la permission pour marcher en uniforme, indique le chef d'état-major de la Défense nationale, dans une directive récente.

Le général Jonathan Vance a écrit en juin que dans un effort pour promouvoir la diversité et l'inclusion au sein de l'armée canadienne, tous les militaires sont invités à participer, en uniforme, aux activités de la fierté LGBTQ - pourvu que l'uniforme ne soit pas modifié.

Les militaires peuvent participer depuis des années aux défilés de la fierté LGBTQ, mais ils doivent, de façon générale, demander la permission à leur supérieur pour porter l'uniforme lors d'un événement public.

Jean-Sébastien Boudreault, vice-président de Fierté Montréal, s'est réjoui de cette directive, d'autant que par le passé, les militaires qui ont participé au défilé l'ont fait de façon individuelle et plutôt «incognito», selon lui.

L'armée était présente lors des «journées communautaires» de la semaine de la fierté, notamment pour recruter des membres des communautés LGBTQ, mais ne participait pas officiellement au défilé, se souvient-il.

M. Boudreault croit savoir qu'une dizaine de militaires se sont déjà manifestés cette année pour participer «officiellement», en uniforme et en détachement, au défilé du 20 août à Montréal, et qu'un nouveau groupe de soutien LGBTQ a été créé au sein de l'armée.

«Pour Fierté Montréal, plus les institutions s'ouvrent, plus les gens (soutiennent) la diversité sexuelle et la pluralité des genres, et mieux ce sera», a-t-il lancé en entrevue mercredi. «Il s'agit de petits pas vers l'avant» pour l'armée canadienne, a-t-il dit, au moment où les transgenres sont chassés de l'armée aux États-Unis.

La directive du chef d'état-major Vance fait suite à une initiative semblable prise plus tôt cet été par le commandant de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Ron Lloyd. Ces directives font partie d'une vaste stratégie pour promouvoir la diversité et l'inclusion au sein de l'armée.

Par ailleurs, les organisateurs de défilés de la fierté LGBTQ au pays (à Toronto, Ottawa et Calgary, notamment) ont demandé aux policiers de ne plus marcher en uniforme, parce que certains groupes voient en eux un outil d'oppression des minorités. Mais Jean-Sébastien Boudreault ne semble pas trop s'inquiéter de la présence de militaires en uniforme.

«C'est un peu différent parce que l'armée n'a pas de contact régulier dans les rues de la ville avec les citoyens. Les militaires ne seront pas armés, et il n'y aura pas de blindés! (...) Fierté Montréal a toujours voulu être un festival inclusif, en essayant de respecter les demandes de chaque groupe.»