En raison des inondations «exceptionnelles», le ministre de la Sécurité publique du Québec Martin Coiteux a demandé l'aide des Forces armées canadiennes pour assister les sinistrés des inondations qui font rage dans plusieurs régions du Québec. « La situation va continuer de se détériorer. On parle des niveaux [d'eau] les plus élevés des derniers 50 ans», a-t-il déclaré en point de presse.

Le ministre fédéral de la Sécurité publique Ralph Goodale a répondu favorablement à sa demande vendredi après-midi. «Nous pourrons compter sur un renfort de ressources au cours des prochains jours», a dit le ministre Coiteux, aux côtés du ministre de l'Environnement David Heurtel. Déjà, deux militaires prêtaient main-forte aux autorités depuis 13h30, a dit le ministre Coiteux. Dès samedi, il sera possible d'intégrer des militaires dans les cinq centres de coordination, a-t-il précisé. 

Et vendredi soir, des officiers de liaison de l'armée étaient déjà sur le terrain pour évaluer comment les Forces armées canadiennes (FAC) peuvent apporter leur soutien et sur quels points celles-ci doivent se concentrer prioritairement.

C'est ce qu'a confirmé un porte-parole à la Défense nationale, Daniel Le Bouthillier. Ce dernier n'a toutefois pas indiqué l'emplacement exact où se trouvaient les officiers ni combien ils étaient.

Pourquoi le ministre a-t-il demandé l'aide de l'armée ? «La question est la suivante : ça va se détériorer encore, ça ne va s'améliorer au cours des prochains jours, et en plus, ça va durer encore un certain temps. Ça va épuiser potentiellement, si on n'ajoute pas des ressources, un bon nombre de personnes sur le terrain. Les forces armées vont ajouter des ressources, de l'expertise, des équipements importants», a expliqué Martin Coiteux.

Selon le ministre David Heurtel, la situation actuelle est «historique» et «exceptionnelle». « En 55 ans de données au ministère [de l'Environnement], on n'a jamais trouvé une situation aussi importante», a-t-il dit. En effet, selon les prévisions du ministère, le débit de l'eau atteindra 9000 mètres cubes par seconde à certains endroits, ce qui représente un «niveau de débit historique».

Selon Urgence Québec, vers 20h30 vendredi, 857 personnes avaient évacué leur résidence au Québec et 340 routes de la province étaient touchées. Le directeur des opérations de la Sécurité publique, Éric Houde, a pour sa part indiqué que la Sûreté du Québec avait recensé sur son territoire 1546 résidences touchées et que l'on avait procédé à l'évacuation de 165 propriétés.

Réaction de Philippe Couillard 

De la Gaspésie, le premier ministre du Québec Philippe Couillard a répété à son tour que la situation allait se «détériorer» au cours des prochains jours.

« Les inondations vont persister, et même augmenter au cours des prochaines heures et des prochains jours. Devant cet état des lieux, nous avons décidé de contacter le gouvernement fédéral pour faire appel au soutien des Forces armées canadiennes. Ces nouveaux intervenants vont s'ajouter à ceux qui sont déjà en place dans une de nos cinq unités d'urgence qui sont présentes sur le territoire», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur Facebook.

Le premier ministre a ajouté qu'il se rendrait sur le terrain «pour rencontrer les intervenants» au cours de la fin de semaine, dès son retour de Gaspésie.

En Ontario

Pour l'instant, le gouvernement ontarien n'a pas adressé une demande d'aide aux forces armées même si le recours pourrait être envisagé en fonction de l'évolution des niveaux d'eau.

À Toronto, le maire John Tory a convenu qu'avec 50 à 70 millimètres de pluie d'ici samedi soir, après déjà plus de 100 mm dans le dernier mois, la situation pourrait devenir critique.