Le gouvernement fédéral s'est engagé, jeudi, à prendre des mesures pour soulager la douloureuse mémoire des Inuits qui ont subi les réinstallations et les mauvais traitements liés aux épidémies de tuberculose dans les années 1940, 1950 et 1960.

L'annonce a été faite après que le premier ministre Justin Trudeau et les chefs inuits eurent signé une déclaration commune à ce sujet, à Iqaluit.

Il s'agissait de la première visite de M. Trudeau au Nunavut depuis la campagne électorale de 2015.

Il a reconnu que «beaucoup reste à faire pour résoudre les problèmes sociaux, culturels, économiques et environnementaux particuliers auxquels les Inuits font face chaque jour».

Selon lui, le Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne - qui sera formé à la suite de la Déclaration de l'Inuit Nunangat - jouera un rôle important dans l'avancement des priorités communes des Inuits et des Canadiens.

Pour le président de l'organisation nationale des Inuits du Canada, Natan Obed, le travail difficile commence maintenant.

«Nous nous réunirons avec d'importants responsables qui décideront comment élaborer des mesures sur des dossiers comme les revendications territoriales, la santé - qu'il s'agisse de la prévention du suicide ou de la tuberculose -, le logement, les infrastructures, la langue et la culture.»

Les ministres Carolyn Bennett (Affaires autochtones), Jane Philpott (Santé) et Jean-Yves Duclos (Développement social) ont aussi participé aux discussions portant sur les problèmes du logement et de la santé dans le Nord canadien.

Les défis de santé

Selon les données de Santé Canada, les peuples autochtones doivent relever de nombreux défis dans le domaine de la santé, notamment des taux élevés de maladies chroniques ou contagieuses et une plus faible espérance de vie. Le ministère a indiqué, l'an dernier, que le taux de tuberculose est environ 50 fois plus élevé chez les Inuits que chez les autres Canadiens.

M. Trudeau a aussi rencontré le premier ministre du Nunavut, Peter Taptuna. Il a également apporté des produits dans un refuge pour femmes.

En soirée, il a participé à une assemblée communautaire réunissant plusieurs dizaines de personnes - dont des employés territoriaux et fédéraux - dans une école secondaire.

Il a été confronté par Zoya Martin, une biologiste de la fonction publique âgée de 34 ans qui profite d'un congé parental pour s'occuper de son fils de huit mois, Parker.

Elle a demandé plus de renseignements sur ce que le gouvernement a l'intention de faire pour les quelque 82 000 fonctionnaires fédéraux qui éprouvent toujours des problèmes de paie à cause du système Phénix.

M. Trudeau semble réellement frustré par ce problème, a reconnu Mme Martin. La situation est «inacceptable» et le gouvernement s'affaire à la résoudre, a dit le premier ministre.

Parmi les participants figurait aussi Bethany Scott. Celle-ci brandissait un panneau dénonçant la décision du gouvernement de ne pas aller de l'avant avec la réforme électorale, malgré l'engagement des libéraux pendant la campagne de 2015. Elle a qualifié cette volte-face de «trahison».