En présentant la candidature d'Anticosti comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO, les élus de la région espèrent mettre fin à tout projet d'exploitation du pétrole de schiste sur leur île.

« La reconnaissance de l'UNESCO s'inscrit dans notre projet de développement touristique, auquel on croit fermement, a indiqué le maire de L'Île-d'Anticosti, John Pineault. L'industrie de la chasse, de la pêche et de l'écotourisme est incompatible avec l'industrie pétrolière. On veut montrer au gouvernement qu'il y a une alternative au pétrole. »

M. Pineault et d'autres élus étaient à Montréal mardi pour dévoiler officiellement le dossier préparé par Anticosti, à la suite de l'appel de candidatures du gouvernement fédéral. Les cinq chefs autochtones de la région soutiennent aussi le projet.

Anticosti doit soumettre son dossier à la ministre de l'Environnement Catherine McKenna avant le 27 janvier.

Le consentement du gouvernement du Québec est nécessaire pour que la candidature soit recevable. Le premier ministre Philippe Couillard n'a cependant pas encore donné son appui.

« Si le premier ministre décide de ne pas appuyer le projet, ça serait une gifle à Anticosti, aux Premières nations et à la population du Québec », estime John Pineault.

Un trésor national

L'île québécoise aux paysages époustouflants cherche ainsi à être inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ses partisans avaient commencé à faire mousser sa possible candidature depuis quelques mois.

L'île située dans le golfe du St-Laurent est très peu peuplée - à peine une centaine d'habitants permanents - mais regorge de cerfs de Virginie.

Témoin de nombreux naufrages, l'île d'Anticosti est aussi composée de profonds canyons creusés dans le calcaire, de nombreuses grottes et d'impressionnantes chutes.

Ses partisans feront valoir sa richesse fossilifère. Ils soutiennent que c'est à Anticosti que l'on retrouve la série la plus complète et la mieux exposée de fossiles issus de la première extinction de masse du vivant, il y a environ 445 millions d'années.

En août dernier, la ministre de l'Environnement et des changements climatiques du Canada, Catherine McKenna, avait invité les Canadiens à proposer des trésors nationaux comme candidats pour figurer au patrimoine mondial de l'UNESCO. Anticosti a saisi cette occasion.

Parmi les sites québécois faisant déjà partie de cette liste, on retrouve l'arrondissement historique du Vieux-Québec et le parc national de Miguasha, en Gaspésie.

Les habitants de l'île d'Anticosti résident pour la plupart dans son seul village, Port-Menier, et vivent principalement de tourisme, notamment de chasse et de pêche.

- Avec La Presse canadienne