La grande majorité des propriétaires de pitbulls pourront conserver leur chien, si le gouvernement entérine les conclusions du groupe de travail sur les chiens dangereux chargé de lui soumettre des recommandations, selon ce qu'a appris La Presse canadienne mercredi.

Seule exception : les personnes ayant commis certains types d'infractions, comme des infractions criminelles liées à la violence ou à la cruauté envers les animaux.

Les autres pourront continuer à se promener dans les rues avec leur pitbull, mais en devant observer des règles strictes.

C'est ce qui ressort des dix recommandations annexées au rapport final du groupe de travail créé en juin dernier par le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, à la suite du décès d'une Montréalaise mordue à mort par un pitbull dans la cour arrière de sa maison.

Le rapport final du groupe a été remis au ministre mercredi. Il reste à savoir ce que le gouvernement en fera. Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, s'est déjà prononcé en faveur d'une interdiction totale des pitbulls, en raison des séquelles irréversibles laissées par les morsures de ce type de chiens.

Le groupe recommande de créer deux catégories de chiens : les chiens dangereux, « de type pitbull », et les chiens potentiellement dangereux pesant 20 kg ou plus et dressés à des fins de protection.

Pour ces deux catégories de chiens, le groupe recommande : l'enregistrement annuel obligatoire, l'obligation de tenir son chien en laisse dans les lieux publics, le port du licou ou du harnais de corps dans les lieux publics.

Pour les chiens pitbulls, s'ajoutent à ces restrictions l'obligation de porter une muselière dans les lieux publics, la stérilisation et l'installation d'une clôture en vue « d'empêcher le chien de quitter le lieu de la propriété privée ».

Pour être étiqueté dangereux, un chien devra être évalué par un vétérinaire et avoir causé des blessures sévères et multiples à une personne ou un animal. Il ne s'agit donc pas de viser une race de chiens en particulier, mais plutôt des spécimens qui causent problème, comme le souhaitait l'Ordre des vétérinaires.

Le gouvernement s'est engagé à agir rapidement dans ce dossier controversé et à légiférer au besoin dès la rentrée de la fin septembre.

C'est le ministre Coiteux qui doit faire une recommandation au gouvernement, après l'étude du rapport. En principe, le dossier doit d'abord être discuté lors du caucus libéral qui se tient à Gatineau la semaine prochaine.