Le gouvernement fédéral a indiqué mercredi que des agents consulaires avaient réussi à rendre visite à un pasteur canadien qui purge une peine de prison à vie en Corée du Nord.

Hyeon Soo Lim, un pasteur de l'église presbytérienne Light Korean de Mississauga, en Ontario, a été condamné l'an dernier aux travaux forcés à perpétuité pour «crimes contre l'État». Il était notamment accusé d'avoir porté atteinte à la dignité du leader suprême de la Corée du Nord et d'avoir tenté de se servir de la religion pour détruire le régime.

Joseph Pickerill, un porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a indiqué mercredi que des agents consulaires avaient réussi à porter assistance à M. Lim et à sa famille. Il n'a pas voulu préciser la nature de ce soutien, «pour ne pas nuire à sa cause».

Le Canada, comme plusieurs autres pays, ne dispose pas d'une ambassade en Corée du Nord et déconseille à ses ressortissants de voyager dans ce pays.

Plus tôt mercredi, le porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères, Tony Clement, avait pressé le gouvernement de trouver une façon de discuter directement avec les autorités de Pyongyang pour obtenir la libération du révérend Lim - quitte à passer par un pays «intermédiaire».

Omar Alghabra, secrétaire parlementaire du ministre Dion pour les affaires consulaires, a indiqué en Chambre qu'il devait rencontrer plus tard les défenseurs de M. Lim, qui étaient à Ottawa mercredi pour plaider sa cause. Environ 300 sympathisants ont participé à une veille à la bougie sur la colline du Parlement. Ils apportaient avec eux une pétition de 16 500 signatures demandant la libération du révérend Lim, qui a eu 61 ans mardi et qui doit prendre des médicaments pour réguler sa tension artérielle.

Richard Ha, membre de son église, soutient que M. Lim ne faisait absolument pas de politique lors de ses précédents déplacements en Corée du Nord: mû par une foi profonde, il ne voulait qu'aider des orphelins et des démunis de ce pays, a-t-il assuré.

Le mois dernier, la chaîne américaine d'information CNN avait eu un accès exceptionnel à M. Lim et diffusé une entrevue dans laquelle il décrivait les conditions de sa captivité: travaux forcés huit heures par jour, six jours par semaine. Ses geôliers refusent toujours, par ailleurs, de lui remettre une Bible.

Le révérend a déclaré à CNN que sa foi demeurait inébranlable et qu'il continuait de prier. «Personne ne sait si je rentrerai un jour à la maison, mais j'en ai bon espoir. Ma famille me manque. Il me tarde de la voir à nouveau, ainsi que ma congrégation.»

Sa femme et son garçon d'âge adulte vivent dans la région de Toronto.