Des grévistes ont empêché des travailleurs qui ne sont pas en débrayage d'accéder aux édifices gouvernementaux, dénonce le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Il envisage de « prendre les moyens nécessaires » pour que cela ne se reproduise pas. Le Syndicat de la fonction publique (SFPQ) conteste les propos du ministre.

Le front commun syndical tient mardi sa deuxième journée de grèves tournantes. Environ 125 000 syndiqués sont en débrayage.

Martin Coiteux a constaté que des syndiqués du secteur public « ont bloqué l'accès au milieu de travail à des gens qui ne sont pas en grève ». Le Conseil du trésor a précisé que ce fut le cas au Palais de justice de Montréal, au complexe G et à la SAAQ à Québec.

« On observe ça attentivement, et au besoin, on prendra les moyens nécessaires », a-t-il affirmé en marge d'une réunion du caucus libéral. Il a refusé de préciser les recours qui sont envisagés. « Je dis simplement que c'est inacceptable d'empêcher les gens d'accéder à leur milieu de travail. Je n'en dis pas plus pour l'instant. On suit ça de près. »

Le SFPQ soutient quant à lui que des travailleurs n'ont pas voulu franchir des piquets de grève. Ce serait le cas de professionnels du gouvernement qui pourraient eux-mêmes recourir à la grève éventuellement. « Personne ne s'est battu pour pouvoir entrer », a dit un porte-parole du SFPQ. Toujours selon le syndicat, les gestionnaires ont décidé de renvoyer les travailleurs à la maison ou encore de recourir à la police pour les faire entrer. Lorsque les policiers de Québec sont intervenus, à la SAAQ ou encore à l'Édifice Marly à Québec, les grévistes ont laissé les travailleurs accéder à leur lieu de travail, selon le SFPQ. Certains professionnels sont entrés au bureau en marchant à reculons pour signifier leur malaise.

Dans d'autres cas, toutefois, des syndiqués ont empêché des citoyens d'avoir accès à des édifices gouvernementaux.Selon le ministre Gaétan Barrette, les services essentiels sont assurés comme prévu, sans entrave, au sein du réseau de la santé jusqu'ici.

Les quelque 450 000 membres du front commun auront fait la grève au cours de la semaine. « Je trouve ça un peu regrettable qu'on en vienne à ce stade-ci à des moyens de pression comme ceux-là. Ça affecte la population », a réagi Martin Coiteux. Selon lui, « ça va relativement bien aux tables de négociation, peut-être pas aussi vite que l'on voudrait ». « Mais il y a vraiment certaines avancées qui se font », a-t-il soutenu.

La présidente du Syndicat de la fonction publique du Québec, Lucie Martineau, disait quelques heures plus tôt que le gouvernement s'est contenté de retirer quelques demandes qui étaient jugées inacceptables. Jusqu'ici, il n'y a pas d'avancée pour les travailleurs, selon elle.

Le gouvernement Couillard offre des hausses salariales de 3% étalées sur cinq ans - un gel de deux ans, puis 1% pour chacune des années suivantes. Le front commun réclame 13,5% sur trois ans.