Le maire de Winnipeg, Brian Bowman, admet que le sommet de deux jours qu'il a organisé ne mettra pas fin au racisme dans sa ville, mais estime qu'il constitue un important point de départ en ce sens.

M. Bowman a organisé le Sommet national du maire sur l'inclusion raciale après un dossier publié plus tôt cette année par le magazine Maclean's qui qualifiait Winnipeg de ville la plus raciste du Canada.

La rencontre a permis d'entendre des témoignages de gens ayant vécu le racisme.

Une conférencière autochtone a raconté que son jeune fils avait été traité de «stupide Indien» par des camarades de classe, tandis qu'une musulmane a affirmé qu'elle se faisait regarder comme une extraterrestre parce qu'elle porte le voile.

Un chercheur en opinion publique a quant à lui déclaré que les attitudes changeaient et que des progrès étaient constatés.

M. Bowman a souligné que la lutte contre les préjugés était un long processus. Il a annoncé qu'il entendait diffuser, à partir du mois de janvier, des rapports sur les mesures concrètes prises pour lutter contre le racisme.

Dans son discours de clôture, le maire a déclaré que ce qu'il retenait de ce sommet, c'était à quel point les gens se soucient du racisme. Il a dit que leur participation l'encourageait à poursuivre sur la voie dans laquelle il s'est engagé.

La ville de Winnipeg a attiré l'attention à plusieurs reprises dans les dernières années pour des cas de racisme et de discrimination, principalement envers les Autochtones.

En 2008, Brian Sinclair, un Autochtone amputé des deux jambes, est mort dans une salle d'urgence d'un hôpital la ville où il avait attendu pendant 34 heures sans recevoir de soins. Le personnel de l'urgence avait présumé qu'il était ivre ou sans abri et pensait qu'il n'avait pas réellement besoin d'aide médicale.

Certains estiment que Winnipeg est l'épicentre des meurtres et disparitions de femmes autochtones au Canada. L'an dernier, le corps de Tina Fontaine, 15 ans, a été retrouvé dans la rivière Rouge, enveloppé dans un sac.

Plus tôt cette année, un enseignant du secondaire à Winnipeg a attiré l'attention des médias nationaux après une diatribe contre les Autochtones sur les réseaux sociaux, dans laquelle il les accusait d'être paresseux et de vouloir obtenir de l'argent gratuitement des non-Autochtones.