Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) calcule que neuf locataires sur dix ont reçu une hausse de loyer abusive en 2014 et exige un contrôle provincial des loyers.

Selon les données recensées sur 1095 demandes d'augmentation par 19 comités et associations de logement ou de locataires, l'augmentation moyenne reçue a été de 3,9 %, alors que les indices d'augmentation de la Régie du logement se situaient entre 0,6 et 1,1%, selon le RCLALQ.

Les locataires auraient donc payé en moyenne près de 200 $ de trop. La Régie du logement «faillit à sa tâche de protéger les locataires», déplore Maude Bégin Gaudette, la porte-parole du groupe.

Dans un communiqué publié mardi matin, le RCLALQ en appelle au ministre responsable de l'habitation, Pierre Moreau, afin qu'il mette en place un «contrôle obligatoire et universel des loyers» pour libérer les locataires du poids de l'augmentation abusive.

Car, si la possibilité de refuser une augmentation existe, le RCLALQ précise que «la méconnaissance des lois, les menaces, la peur de représailles et la crainte de mésentente poussent les locataires» à l'accepter.

Depuis 2000, au Québec, les loyers auraient augmenté de 216 $ par mois, une augmentation de 44 %.

«Ce qui est choquant, dit Mme Bégin Gaudette, c'est que (le) ministre Moreau choisit d'accélérer le traitement des causes en non-paiement dans un contexte où 92,1 % des propriétaires qui émettent des avis de hausses ignorent totalement les taux d'ajustement de la Régie du logement.»

Le regroupement souhaite aussi «déboulonner le mythe» des augmentations justifiées par des travaux dans les immeubles.

Selon ses chiffres, 802 ménages, qui habitent dans des logements où aucune réparation majeure n'a été faite, ont reçu une augmentation de 15,04 $ par mois. Dans les cas de logements sans réparation majeure et pour laquelle la variation des taxes foncières et scolaires était connue, c'est 13,25 $ par mois que les locataires ont dû endosser.