Les délais parfois interminables et les dépassements de coûts dans l'acquisition de nouveaux équipements à la Défense nationale sont principalement dus aux réductions d'effectifs décrétés par les libéraux et les conservateurs, mais aussi aux politiques d'approvisionnement mises en place par le gouvernement Harper, conclut un rapport d'experts.

Rédigé conjointement par l'Institut de la Conférence des Associations de la défense du Canada et par l'Institut MacDonald-Laurier, le rapport est le fruit de plus de 50 entrevues confidentielles et d'un atelier réunissant des officiers militaires actuels ou à la retraite responsable des acquisitions, des membres du personnel politique et des consultants.

L'étude offre une analyse du système d'approvisionnement à la Défense nationale, qui est souvent l'objet de critiques pour ses délais, ses annulations et ses dépassements de coûts.

Depuis son élection, le gouvernement Harper a éprouvé de sérieux maux de tête avec ses programmes de remplacement des fameux avions-chasseurs F-35, des vieux hélicoptères Sea King et de navires militaires. En février dernier, Ottawa annonçait sa Stratégie d'approvisionnement en matière de défense du Canada, afin de livrer le bon équipement dans de courts délais, de favoriser un effet de levier pour créer des emplois, et de simplifier les processus d'acquisition, rappelle le rapport.

Or, l'étude conclut que ce sont les quelques programmes d'approvisionnement les plus coûteux - les avions de combat et les navires militaires - qui ont été la source de la plupart des problèmes souvent cités.

Les libéraux avaient été peu actifs en matière d'approvisionnement militaire, et lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, ils se sont lancés avec enthousiasme dans les programmes les plus complexes, mais avec moins d'effectifs pour les élaborer, note le rapport.