Un ingénieur égyptien, qui a obtenu sa résidence permanente au Canada, est toujours détenu, souffrant, dans un hôpital du Caire, même si le procureur général de ce pays avait ordonné la semaine dernière sa libération.

La famille de Khaled Al-Qazzaz ne savait toujours pas mardi pourquoi il n'avait pas encore été libéré. Sa femme, Sarah Attia, a indiqué à La Presse Canadienne que l'euphorie de la semaine dernière avait cédé la place à l'inquiétude.

M. Al-Qazzaz, âgé de 35 ans, père de quatre enfants, est diplômé en génie de l'université de Toronto. Il a été un proche du président égyptien déchu Mohammed Morsi, et a été arrêté avec lui et huit autres collaborateurs en juillet 2013, lorsque les militaires ont renversé le régime.

Les autorités égyptiennes n'ont jamais porté d'accusations depuis, ni fourni d'explications sur son arrestation, et l'affaire a attiré l'attention de groupes de défense des droits de la personne comme Amnistie internationale.

Mme Attia, de Toronto, soutient que l'ordonnance du procureur aurait dû être exécutée en trois ou quatre jours, et se demande maintenant ce qui fait obstacle à la libération de son mari. Le couple, qui s'était rencontré à l'université, est venu ensuite s'installer en Égypte en 2005 pour ouvrir une école, avant d'être emporté dans la tourmente politique qui a secoué ce pays en 2013.

D'abord détenu en cellule d'isolement, il avait été transféré dans un hôpital du Caire il y a deux mois après avoir perdu, semble-t-il, l'usage de ses bras et souffrant de douleurs intenses.

M. Al-Qazzaz souffrirait de problèmes à la colonne vertébrale dus à sa détention et devrait être opéré, selon ses proches. Sa femme espère maintenant qu'une fois libéré, il pourra faire le voyage jusqu'au Canada afin d'y subir ici une intervention chirurgicale.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, qui a déjà abordé le cas de M. Al-Qazzaz avec le régime égyptien, doit se rendre dans ce pays ce mois-ci.