L'ex-directeur des travaux publics de Montréal, Robert Marcil, reconnaît avoir manqué à son devoir d'intégrité en acceptant un voyage en Italie aux frais d'un entrepreneur en construction. Il a plaidé coupable ce matin à trois infractions au Code de déontologie des ingénieurs, ce qui lui vaudra une interdiction de pratiquer pendant au moins un an.

Le conseil de discipline de l'Ordre des ingénieurs entendait aujourd'hui une plainte faite contre Robert Marcil, qui a reconnu à la commission Charbonneau avoir accepté un voyage en Italie aux frais de l'entrepreneur Joe Borsellino. Le président de Construction Garnier lui avait offert ce présent, évalué à 50 000$, peu après avoir obtenu sans appel d'offres un contrat de 5,2 millions à la Ville de Montréal.

Après enquête sur ces faits, le syndic de l'Ordre des ingénieurs a porté plainte au conseil de discipline. Robert Marcil s'est reconnu coupable ce matin de trois infractions, notamment d'avoir échoué à sauvegarder son indépendance professionnelle, éviter toute situation de conflit d'intérêts et de s'acquitter de ses obligations professionnelles avec intégrité.

L'avocat de Robert Marcil et celle du syndic de l'Ordre ont proposé conjointement une sanction au conseil de discipline, mais la radiation de 12 mois suggérée a été jugée insuffisante. Le conseil a plutôt décidé de fixer une nouvelle audience, dont la date sera connue le 28 mai, pour déterminer la sanction à appliquer.

Robert Marcil a longuement été questionné par la Commission sur ce fameux voyage en Italie, fait deux mois après le paiement d'un contrat de 5,2 millions accordés à l'entreprise de Joe Borsellino. L'ex-directeur des travaux publics de Montréal avait peiné à expliquer pourquoi ses registres téléphoniques indiquaient que plusieurs appels avaient eu lieu entre lui et Joe Borsellino au moment de l'octroi du contrat.