Le suspect de l'attaque à l'arme blanche qui a fait deux morts, vendredi après-midi dans un entrepôt d'une chaîne d'épiceries, dans le nord-ouest d'Edmonton, sera accusé de deux meurtres au premier degré et de tentative de meurtre, plus tard samedi.

La police rapporte que Jayme Pasieka fait également face à deux chefs d'accusation pour port d'arme offensive. Selon le sergent d'État-major Bill Clark, d'autres accusations pourraient être déposées à mesure que l'enquête progresse.

Un homme vêtu d'une veste de style militaire et tenant un couteau dans chaque main a fait irruption, vendredi après-midi, dans l'entrepôt d'une épicerie Loblaws et a commencé à poignarder des gens dans le bâtiment. Deux personnes sont mortes dans l'attaque et quatre autres ont été blessées, dont deux gravement.

L'attaquant a fui la scène. M. Pasieka a été arrêté sans incident trois heures plus tard, lorsqu'un citoyen a repéré son véhicule.

M. Pasieka, un employé de l'entrepôt, avait eu des comportements erratiques par le passé, mais M. Clark affirme que les enquêteurs n'ont pas encore découvert les motifs de l'attaque.

«Nous avons quelques idées de ce qui pourrait l'avoir causée (...), mais honnêtement, nous ne savons pas en ce moment», a-t-il dit en conférence de presse samedi matin, ajoutant que l'enquête n'était pas encore assez avancée.

Les deux victimes sont Fitzroy Harris, 50 ans, et Thierno Bah, 41 ans. Selon Thierno Gando, un ami de M. Bah, celui-ci était un membre de la communauté guinéenne d'Edmonton. Il était marié et avait quatre enfants.

«Nous sommes tous sous le choc. Nous avons du mal à croire ce qui est arrivé», a dit M. Gando.

Le sergent Clark a affirmé que M. Pasieka était bien connu des gens dans l'entrepôt et qu'il y travaillait depuis quelque temps. Il était trop tôt pour dire si une personne avait été ciblée en particulier.

De plus, il n'a pas voulu dire ce que le suspect avait confié à la police depuis son arrestation.

«Je peux vous dire qu'il a été très calme, très poli et qu'il a coopéré», a affirmé M. Clark.

Plus tôt, la police avait affirmé qu'il portait quelque chose qui ressemblait à un vêtement de protection, mais M. Clark a rectifié cette information samedi. Il s'agissait en fait d'une veste de style militaire avec beaucoup de poches, mais ce n'était pas une veste pare-balles.

L'attaque dans l'entrepôt, d'une superficie de deux terrains de football, n'a duré que quelques minutes, a affirmé le sergent.

«J'étais sur la scène du crime et elle couvre une grande superficie - j'estime qu'elle fait entre 50 et 75 verges (entre 45 et 70 mètres). Il y a différentes allées de nourriture et les événements se sont produits dans plusieurs allées. C'était très aléatoire et sporadique», a-t-il détaillé.

Environ 60 personnes ont été interrogées vendredi et samedi.

M. Pasieka a déjà connu des démêlés avec la justice par le passé. En 2010, il a été condamné à 15 mois de probation pour une attaque armée et pour avoir proféré des menaces.

L'Edmonton Journal, qui avait couvert le procès, a rapporté que M. Pasieka avait lancé des oeufs sur le véhicule de son voisin, a allumé un feu en forme de coeur dans la rue, brandissant un arc à flèches.

M. Pasieka avait dit à la police qu'il avait cela au nom de la reine. Selon ce que son père a affirmé à la cour, il avait souffert d'une blessure à la tête trois ans auparavant.