Le site Web américain ayant amassé 200 000 $ dans le but d'acheter la vidéo qui montrerait le maire de Toronto, Rob Ford, en train de fumer du crack a révélé mardi avoir reçu un message l'informant que la vidéo n'était plus disponible.

Dans un texte publié en ligne, le rédacteur en chef de Gawker, John Cook, a admis ne pas savoir ce que cela signifiait précisément, mais il a tout de même avancé une série de scénarios pouvant expliquer une telle disparition.

«Cela pourrait vouloir dire que la vidéo a été détruite. Cela pourrait vouloir dire qu'elle a été remise à Ford ou ses alliés. Ou qu'il a l'intention de la vendre à un média canadien. Ou que la police de Toronto l'a saisie et a l'intention de s'en servir comme preuve dans une enquête», a-t-il écrit.

M. Cook et deux journalistes du Toronto Star affirment avoir vu la vidéo appartenant à des vendeurs de drogue qui tentaient de la vendre au plus offrant avec l'aide d'un intermédiaire.

Le Star a déclaré qu'il ne pouvait se porter garant de l'authenticité de la vidéo, qui n'a jamais été diffusée publiquement. Les deux médias sont tout de même allés de l'avant avec les allégations le mois dernier.

Mardi, Gawker a précisé que l'intermédiaire lui avait transmis un message laconique de la part du propriétaire de la vidéo disant que celle-ci n'était plus disponible et qu'il ne voulait plus être contacté.

Selon ce que l'intermédiaire aurait déclaré au directeur du site web, la tempête médiatique entourant l'affaire aurait provoqué la «colère» du propriétaire, et ce serait la raison pour laquelle il aurait décidé de se fondre dans la nature.

«L'intermédiaire soutient qu'une copie du document a été transportée à l'extérieur de Toronto», a aussi écrit M. Cook, ajoutant qu'il n'était pas certain de la véracité de ces propos.

Gawker s'était engagé, dans l'éventualité où il aurait été impossible de mettre la main sur la vidéo, à verser la totalité des fonds recueillis à une organisation canadienne venant en aide aux toxicomanes.

M. Ford soutient que la vidéo n'existe pas et qu'il n'a jamais touché à du crack, mais le scandale a tout de même plongé l'hôtel de ville torontois dans le chaos. Plusieurs de ses employés ont claqué la porte, dont son chef de cabinet, et certains membres du conseil municipal l'ont critiqué pour avoir refusé de se prononcer sans ambiguïté sur les allégations. La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, a quant à elle exprimé de l'inquiétude quant à la perte de confiance des Torontois envers leurs dirigeants municipaux.