Les Autochtones sont de plus en plus nombreux au Canada, mais leurs langues sont en déclin, selon les données de l'Enquête nationale auprès des ménages, menée en 2011 par Statistique Canada.

Par ailleurs, la structure familiale au sein des Premières Nations est considérablement différente de celle des autres familles canadiennes, avec moins de la moitié des enfants autochtones qui vivent avec leurs deux parents.

Les autres vivent dans des familles monoparentales, avec des proches ou des beaux-parents, ou alors dans des familles d'accueil - la moitié des enfants âgés de moins de 14 ans qui vivent dans des familles d'accueil au Canada sont autochtones.

Les enfants âgés de moins de 14 ans comptent pour 28 pour cent de la population autochtone, comparativement à 16,5 pour cent dans la population non autochtone, selon l'enquête de Statistique Canada. D'autres études ont démontré que moins de la moitié de ces jeunes compléteront leurs études secondaires.

D'autre part, si la population autochtone a bondi de 20 pour cent au cours des cinq dernières années, pour se chiffrer à 1,4 million, seulement 17 pour cent des membres des Premières Nations ont dit pouvoir s'exprimer dans une langue autochtone.

Il y a toutefois des signes que l'enseignement dans les langues traditionnelles a contribué à raviver les langues autochtones. En 2011, 240 815 membres des Premières Nations ont dit pouvoir s'exprimer dans une langue autochtone, mais seulement 202 495 personnes ont indiqué qu'il s'agissait de leur langue maternelle.

Statistique Canada conclut donc que plusieurs ont appris à maîtriser une langue autochtone en tant que langue seconde.

L'enquête ne montre pas la gravité du surpeuplement, même si les statisticiens fédéraux ont beaucoup d'information reliée à cette problématique. Le recensement de 2011 a mesuré le nombre de personnes par foyer, et l'enquête a également observé la relation entre les enfants autochtones et leur principal pourvoyeur de soins.

Le surpeuplement est ce qui a mené au déclenchement d'un état d'urgence à la réserve autochtone d'Attawapiskat, dans le nord de l'Ontario, il y a 18 mois. Le recensement de 2006 avait montré un déclin du surpeuplement, mais a indiqué qu'il n'y avait pas de progrès sur le remplacement d'habitations délabrées.

Davantage de données sur le surpeuplement dans les réserves pourraient être dévoilées cet été, selon l'analyste de recensement Jane Badets.

L'Ontario compte la plus importante population autochtone, mais toutes proportions gardées, c'est au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest que la part de gens des Premières Nations est la plus grande.

Près de la moitié des Autochtones vivent dans une réserve ou une communauté plutôt homogène. En dehors des réserves, les Autochtones sont les plus nombreux à Winnipeg, Edmonton et Vancouver, mais aussi dans d'autres villes.

Les Indiens non inscrits forment le quart des Autochtones du Canada, et sont surtout présents à Toronto, Vancouver, Montréal et Ottawa.

Statistique Canada prévient que les résultats de ce sondage volontaire - qui remplace le formulaire détaillé obligatoire du recensement, aboli par le gouvernement conservateur en 2010 - pourrait produire une sous-représentation des populations autochtones au pays. Le changement de méthode de cueillette de données fait aussi en sorte que les résultats sont moins fiables, et les comparaisons entre les années sont risquées.

Chez les Autochtones, plusieurs réserves ont ainsi refusé de participer à l'enquête, ou ne pouvaient physiquement y prendre part.