La scène est frappante. Dans votre poche, les vibrations de votre téléphone cellulaire, dont vous venez d'inscrire le numéro sur le site internet du Mouvement Desjardins. À l'écran, un automobiliste roulant cellulaire à la main.

«Hey, je suis là dans deux minutes!», lance l'interlocuteur lorsque vous répondez.

Le résultat ne se fait pas attendre: un cycliste est heurté, l'écran vire au noir.

Le mouvement Desjardins a mis en ligne cette semaine une vidéo interactive qui accompagne le lancement de Dérapages, documentaire de Paul Arcand. Selon Denis Côté, vice-président chez Desjardins Assurances générales, l'innovation technologique que représente cette vidéo interactive permettra de toucher davantage les jeunes qui y sont «habitués et sensibles».

Gadget efficace?

Bernard Motulsky, professeur de publicité à l'UQAM, s'intéresse aux publicités-chocs utilisées pour diverses campagnes de sensibilisation.

Celle-ci se distingue par son caractère interactif, qui risque peut-être de détourner l'attention du message.

«C'est un cran de plus que ce à quoi on est habitués, évalue-t-il. C'est plus un gadget pour avoir un effet viral.»

Selon le professeur, la ligne est étroite, en matière de publicités-chocs, entre dégoût de l'auditeur et transmission du message. Les paris sont souvent risqués.

«Si on outrepasse le bon goût, si on montre des situations trop effrayantes, la réaction négative risque de l'emporter sur l'impact qu'on veut avoir», affirme-t-il.

Selon M. Motulsky, la publicité interactive ne franchit toutefois pas cette limite.

> Sur le web: la publicité de Desjardins