La CSN dénonce le discours - qu'elle qualifie de «démagogique» - mis de l'avant par certains éléments de la FTQ-Construction pour s'opposer à la fin du placement syndical dans la construction.

Louis Roy, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), a dénoncé samedi la façon dont la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) mène sa campagne politique, affirmant qu'elle discrédite tout le mouvement syndical.

Vendredi, l'agent d'affaires de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord, Bernard Gauthier, a confié au quotidien Le Soleil être en train de «préparer la guerre».

M. Gauthier soulignait que les deux plus importantes centrales syndicales dans le secteur de la construction, la FTQ et le Conseil provincial international, fourbissaient leurs armes afin de s'opposer au projet de loi déposé cette semaine par le gouvernement du Québec.

La CSN, pour sa part, demande depuis longtemps la fin du placement syndical dans le secteur de la construction. La centrale syndicale n'est qu'un joueur mineur dans ce secteur.

Jeudi, le dépôt du projet de loi sur la réforme de l'industrie de la construction par la ministre du Travail, Lise Thériault, a provoqué une levée de boucliers de la FTQ et du Conseil provincial. Ces syndicats représentent respectivement 44 et 26 pour cent des travailleurs du milieu.

«Malheureusement il y a quelques personnes qui utilisent leur représentativité syndicale dans ce secteur pour agir comme des imbéciles», a affirmé le successeur M. Roy.

«Il faut être capable de défendre le point de vue de nos membres et pas seulement crier qu'on a raison et que ceux qui n'ont pas raison on va leur faire entendre raison de gré ou de force. Ce n'est pas du syndicalisme, ce sont des principes mafieux.»

Entre-temps, Bernard Gauthier assure que rien n'est décidé concernant de possibles débrayages ou ralentissements de travail sur les chantiers. M. Gauthier prévoit se rendre sur le chantier de la Romaine, où la FTQ représente 1200 travailleurs, au courant de la semaine prochaine pour «préparer les troupes».

«Ce n'est pas un débat qu'on fait. C'est des tentatives d'intimidation, c'est un discours purement démagogique», a critiqué Louis Roy.

«Tout ça c'est complètement ridicule.»

Comme l'a recommandé dans son rapport le groupe de travail sur le fonctionnement de l'industrie, Québec entend notamment mettre fin au placement syndical sur les chantiers pour le confier à la Commission de la construction du Québec.