La transmission sur internet des faits et gestes d'enfants et d'éducatrices d'une garderie de Gatineau suscite un profond malaise autant au ministère de la Famille qu'à la CSN.



La garderie Excelsiori, du secteur Hull à Gatineau, compte permettre aux parents d'épier à tout moment les enfants et les éducatrices sur le web grâce à une trentaine de caméras installées çà et là dans l'établissement.

À partir du mois prochain, espère la garderie, une cinquantaine d'enfants et six éducatrices se retrouveront exposés au regard des parents munis d'un code d'accès.

Pour le ministère de la Famille, le projet d'Excelsiori est «un cas isolé» parmi les 2000 services de garde répertoriés au Québec.

Légalement, rien n'empêche l'utilisation des caméras mais la retransmission en direct sur le web des faits et gestes d'enfants et d'éducatrices suscite «assurément un malaise», a affirmé jeudi Geneviève Hinse, porte-parole de la ministre Yolande James.

Mme Hinse a indiqué que le ministère, en collaboration avec les directions régionales, s'apprête à faire un inventaire de l'utilisation des caméras dans les services de garde afin de décider de la marche à suivre.

À la CSN, le ton est plus direct même si la centrale ne représente pas les employées d'Excelsiori. Le vice-président de la fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley, y voit une atteinte au respect de la vie privée des enfants et des travailleuses.

Selon lui, l'initiative contrevient à la Charte des droits et devrait être contestée.

La direction de la garderie n'a pu être jointe en avant-midi pour faire part de ses commentaires.