Une nette majorité des Québécois estiment que l'utilisation du téléphone cellulaire et la lecture des textos au volant font partie des pires problèmes de sécurité routière aux côtés de la conduite avec facultés affaiblies et des excès de vitesse.

Dans un sondage téléphonique réalisé en décembre pour le compte de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ), les répondants devaient attribuer une cote de 1 à 6 à divers problèmes de sécurité liés au comportement de certains usagers de la route.

Sans surprise, la conduite avec facultés affaiblies par l'alcool et la drogue a obtenu les plus hauts taux de désapprobation avec des moyennes de 5,4 et 5,3 sur un total possible de 6. La lecture et l'envoi de messages texte pendant qu'on conduit un véhicule ont toutefois obtenu les pires cotes (5 ou 6) de la part de 78% des personnes interrogées, pour une moyenne de 5,2 sur 6.

Le texto au volant est encore plus mal perçu que les excès de vitesse, qui ont reçu les pires cotes de 71% des répondants et une moyenne globale de 5 sur 6. L'utilisation du téléphone cellulaire arrive au cinquième rang des comportements perçus comme posant un «problème sérieux», avec une cote moyenne de 4,7.

Une préoccupation élevée

Ce sondage sur «les perceptions des Québécois relativement à la sécurité routière» révèle, par ailleurs, un niveau de préoccupations plus élevé que jamais face aux dangers de la route.

Ainsi, plus d'un Québécois sur quatre (27%) identifie «les accidents de la route» parmi les enjeux sociaux les plus importants à régler à court terme», loin devant le réchauffement climatique (18%), la toxicomanie (17%), la violence conjugale (16%) et le suicide (15%).

C'est la première fois, après cinq enquêtes semblables réalisées depuis janvier 2007, que la problématique des accidents routiers se démarque autant dans l'esprit du public face à d'autres grands problèmes environnementaux et sociaux de notre époque.

Cette augmentation apparente des préoccupations relatives à la sécurité routière explique peut-être pourquoi, dans ce même sondage, un Québécois sur quatre (25%) a affirmé se sentir «peu» (17%) ou «pas du tout» (8%) en sécurité lorsqu'il circule sur les routes de la Belle Province.

Dans le même esprit, 40% des Québécois estiment qu'ils courent un risque élevé (33%) ou très élevé (7%) d'être impliqué dans un accident de la route avec blessures au cours de leur vie. C'est l'équivalent de deux personnes sur cinq.

Une image déformée

Pour la première fois, l'an dernier, le bilan routier du Québec a glissé sous la barre des 500 décès par année. Le nombre de blessés graves a aussi connu une diminution spectaculaire de 32% en 2010 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

En dépit d'une nette amélioration, la route fait quand même toujours, bon an, mal an, plus de 40 000 victimes par année. Les données disponibles à l'époque où ce sondage a été réalisé faisaient état de 43 582 personnes tuées ou blessées dans des accidents routiers durant l'année 2009, au Québec.

À peine 5% des Québécois, interrogés par Léger Marketing dans le cadre du sondage de décembre dernier, ont pu estimer correctement le bilan routier de la province, «entre 25 000 et 50 000 victimes». Pas moins de 86% des personnes sondées croyaient qu'il était inférieur.

Par contre, plus d'un Québécois sur deux (52%) pense que le nombre des victimes de la route a augmenté au cours des cinq dernières années. En réalité, le nombre des personnes tuées et blessées sur les routes a diminué de 16,8% dans cette période.

Ce sondage a été réalisé par téléphone auprès de 1152 répondants, en décembre 2010. La marge d'erreur est de plus ou moins 2,9%, avec un intervalle de confiance de 95% (ou 19 fois sur 20).

-Avec la collaboration de William Leclerc.