Les États-Unis et le Canada surveillaient mercredi les mouvements d'un bateau dans le Pacifique avec des réfugiés srilankais à bord fuyant les persécutions qui ont succédé à l'échec de la rébellion séparatiste tamoule, a-t-on appris de sources concordantes.

Le Washington Post a rapporté mercredi que le bateau accueillait à son bord des membres des Tigres tamouls, que Washington et Ottawa considèrent comme une organisation terroriste, mais David Poopalapillai, porte-parole des Tamouls canadiens, a exclu cette possibilité.

Il a expliqué à l'AFP que les réfugiés, parmi lesquels des femmes et des enfants en majorité tamouls, étaient serrés dans «un tout petit bateau» qui n'est pas adapté aux voyages en hautes mers.

«Nous sommes au courant de l'existence de ce bateau et nous surveillons sa progression», a déclaré à l'AFP Matthew Chandler, porte-parole du ministère américain de la Sécurité intérieure. «S'il y avait urgence, les États-Unis seraient prêts à intervenir», a-t-il ajouté, affirmant ne pas savoir combien de personnes se trouvaient à bord ni leur nationalité.

Un responsable du même ministère a assuré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que le bateau faisait route vers Vancouver, sur la côte ouest canadienne où il est attendu mi août.

Au Canada, un responsable du gouvernement a reconnu «être au courant de l'existence d'articles de journaux affirmant qu'un bateau venant du Sud-est asiatique pourrait faire route vers le Canada» mais a refusé de se prononcer plus avant.

David Poopalapillai a accusé le gouvernement srilankais de régulièrement faire courir le bruit que les réfugiés tamouls appartenaient aux Tigres.

Il a rappelé que personne n'avait pu prouver qu'un seul des 76 réfugiés tamouls arrivés au Canada en 2009 n'appartenait au groupe séparatiste. «Ils ont été placés en détention sur ce soupçon, le gouvernement a examiné chaque situation et ils sont libres maintenant», a-t-il certifié.

Ancien responsable au département américain de la Défense chargé de l'Asie, James Clad a assuré au Washington Post que les Tigres tamouls essayaient de «créer un nouveau réseau en jouant la carte du terrorisme transnational».