Après avoir échoué à entrer en sol britannique en présentant un passeport iroquois, les membres d'une équipe autochtone de crosse ont affirmé, jeudi, avoir voyagé durant des décennies avec ce même document.

Ce passeport n'est pourtant pas reconnu par le gouvernement canadien ou par les services frontaliers du pays.

Ces joueurs de crosse, originaires du Canada et des États-Unis, n'ont pas pu se rendre à un championnat mondial organisé à Manchester, au Royaume-Uni, parce que les autorités britanniques refusent de reconnaître la validité de leur passeport iroquois.

Le directeur exécutif des Iroquois Nationals, Percy Abrams, a affirmé que les joueurs de son équipe s'étaient toujours déplacés sans problème à l'étranger avec leur passeport iroquois, y compris au Royaume-Uni.

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, n'était pas disponible pour commenter la situation, mais une porte-parole de son ministère a indiqué que le Canada n'avait aucun contrôle quant aux documents exigés à ses ressortissants par d'autres États. Dans un courriel, Melissa Lantsman a ajouté que le passeport canadien était le document officiel délivré par le Canada pour voyager à l'étranger et rentrer au pays.

Mme Lantsman a précisé qu'il n'existait aucune entente entre le gouvernement et la Confédération iroquoise au sujet des passeports.

Le refus des autorités britanniques a été rendu quelques heures après que les États-Unis eurent accordé une dérogation à cette même équipe sur l'ordre de la secrétaire d'État, Hillary Clinton, qui, à titre de sénatrice de New York, a déjà représenté certains territoires iroquois.

Les autorités américaines avaient tout d'abord refusé le passeport délivré par la Confédération iroquoise, arguant que le document ne respectait pas les exigences en matière de sécurité.

Jeudi, le département d'État américain a indiqué avoir tenté en vain de convaincre le gouvernement britannique d'autoriser l'entrée au pays à l'équipe de crosse.

Dans un courriel, le joueur de crosse Delby Powless a affirmé que son équipe était frustrée de la décision du Royaume-Uni, faisant valoir que ses coéquipiers et lui avaient voyagé à plusieurs reprises avec leur passeport iroquois.

Bien qu'ils aient manqué leur premier match, les Iroquois Nationals gardent espoir de pouvoir pénétrer en sol britannique pour participer à la deuxième rencontre, prévue pour samedi.

Les joueurs de l'équipe soutiennent que l'utilisation d'un passeport canadien ou américain serait une attaque contre leur identité.