Les aumôniers des Forces canadiennes souffrent d'épuisement professionnel, et plusieurs d'entre eux risquent d'être aux prises avec des maladies telles que la dépression nerveuse, selon des documents expliquant la situation par de lourdes charges de travail et l'usure de compassion.

Des responsables de l'aumônerie militaire associent le niveau de stress élevé à la hausse du rythme opérationnel, au manque de personnel et à la tension découlant du soutien accordé aux familles des soldats tués ou blessés à l'étranger.

La direction de l'aumônerie des Forces est tellement préoccupée par la question qu'elle a soumis au chef du personnel militaire un plan stratégique proposant des façons de régler le problème.

Le lieutenant-colonel Sylvain Maurais, directeur des services d'aumônerie, a indiqué que l'initiative découlait du tout premier sondage mené sur le moral des 225 aumôniers des Forces, qui a permis d'établir qu'ils souffraient tous d'épuisement professionnel et d'usure de compassion.

Au sujet du sondage, dont La Presse Canadienne a pris connaissance grâce à la Loi sur l'accès à l'information, M. Maurais a indiqué que les aumôniers étaient aux prises avec les mêmes stress que les autres membres des Forces.

Menée pendant une période de deux ans, l'étude a permis d'identifier plusieurs causes des difficultés que traversent les aumôniers, notamment la surcharge de travail, le déséquilibre entre le travail et la vie privée, le manque de formation, un leadership inadéquat et le fait que le prêtres soient tiraillés entre l'aumônerie, les Forces et les églises.

La situation est aggravée par la présente mission en Afghanistan et la difficulté des tâches que doivent accomplir les prêtes militaires, qui effectuent des séjours de six à neuf mois auprès des troupes déployées à Kandahar.

Les aumôniers sont fortement impliqués dans le soutien accordé aux proches des militaires tués. Ils jouent également un rôle important dans la préparation mentale des soldats sur le point d'être déployés à l'étranger.