Le ministère fédéral des Affaires étrangères ignore combien de Canadiens sont cloués au sol par la pire crise aérienne depuis le 11 septembre. Chose certaine, ils sont très nombreux. À preuve, des dizaines de Québécois ont répondu à l'appel à tous lancé hier sur Cyberpresse. Voici le récit de quelques lecteurs.

Clouées au sol en Inde

Marie-Pascale et Guylaine devaient quitter Delhi peu avant 1h, ce matin, mais jusqu'à hier, elles ignoraient si leur vol avec KLM allait décoller comme prévu. Lorsqu'elles ont finalement joint un préposé, elles ont appris que leur vol était finalement annulé. Et le prochain vol offert est mercredi... le 28 avril! «Nous annulons donc ce vol et tentons actuellement de trouver un autre vol en passant par l'Est, par exemple par Tokyo, écrivent les voyageuses. Pour le moment, le meilleur prix est 3900$US par personne.»

 

Coincé à Cannes

Dominic Tremblay a assisté la semaine dernière au MIPTV, importante conférence qui rassemble des producteurs et des réalisateurs de télévision du monde entier à Cannes. Comme plusieurs, son vol de retour a été annulé. Et même si l'espace aérien du sud de l'Europe a été rouvert au trafic aérien, il ne peut rentrer chez lui. «Les vols du sud de la France qui retournent vers le Canada passent tous vers le nord de l'Europe», a-t-il expliqué. Évidemment, on peut imaginer pire supplice que de rester coincé au bord de la Méditerranée, convient M. Tremblay. Il reste qu'il doit payer 200$ la nuit pour ces vacances inattendues.

Un joyeux naufragé à Paris

Étienne Denis vit «de légers contretemps», mais sans plus. Cloué à Paris, il loue un appartement dans le quartier Saint-Germain. Il fait ses journées de travail par vidéoconférence à partir de 15h - 8h à Montréal avec le décalage -, ce qui permet de profiter des splendeurs de la Ville lumière. Le pauvre a passé sa matinée au musée, hier. «Et demain, je vais probablement aller soit au Louvre, soit visiter Notre-Dame», a raconté ce joyeux naufragé.

Une demi-heure trop tard...

Christelle Vincent a choisi de rester à Barcelone une journée supplémentaire après avoir assisté à une conférence de mathématiques. «Quelle erreur!» écrit-elle. Le vol qui devait la ramener chez elle devait partir à 10h30, heure locale. L'aéroport de Barcelone a été fermé à 10h, alors qu'elle s'apprêtait à monter dans son avion. «La cohue dans le terminal était totale. Les lignes pour parler aux agents s'étiraient sur des centaines de mètres.» Dans l'adversité, plusieurs voyageurs ont formé de petits groupes pour échanger des adresses d'hôtels ou encore partager des téléphones cellulaires. Pour l'heure, Mme Vincent n'a trouvé aucun vol qui la ramènerait chez elle avant samedi prochain. «C'est six jours de plus à passer à Barcelone, avec tous les frais que cela engage.»