Il était question d'en faire un grand complexe récréotouristique. Mais un an après le départ du dernier moine, le sort de l'ancienne abbaye d'Oka est à revoir.

La semaine dernière, la Ville d'Oka a annoncé son intention de reprendre possession des immeubles, le propriétaire actuel (la Corporation de l'abbaye d'Oka) n'ayant pas payé son impôt foncier depuis deux ans, pour un total avoisinant les 100 000$. La démarche d'acquisition serait actuellement en cours.

Selon le maire d'Oka, Richard Lalonde, il est encore trop tôt pour annoncer ce que la municipalité fera de l'ancienne abbaye. Mais il parle de «projets réalisables» auxquels participeront, cette fois, des gens d'affaires. La Corporation (CAO), qui a acheté le domaine en 2007, resterait en place pour coordonner le tout.

Pourrait-on vendre l'abbaye à des promoteurs immobiliers? Hors de question, répond le maire: «Nous tenons à protéger le côté patrimonial des lieux.» Selon une information qu'a publiée Le Devoir, il n'est cependant pas exclu que la Ville vende le domaine à la communauté religieuse Famille Marie Jeunesse de Sherbrooke, qui lui redonnerait sa vocation initiale. La communauté a déjà fait une offre d'achat à la CAO, qui l'a déclinée.

À noter qu'en reprenant possession de l'ancienne abbaye, la municipalité prend également la responsabilité des 1,5 millions de dollars que la CAO doit encore remettre aux moines cisterciens, solde de l'achat initial de 6 millions fait en 2007.

Selon l'acte de vente, l'organisme avait jusqu'en 2012 pour rembourser la somme, faute de quoi les moines pourraient reprendre l'ancienne abbaye.

Pour faire ses frais, la CAO loue toujours le bâtiment à une école de hockey internationale (Harrington) et, de façon plus ponctuelle, pour des manifestations spéciales. En mars, l'ancienne abbaye a même servi de décor au tournage d'un film d'horreur, ce qui n'a pas manqué de choquer les frères trappistes de Saint-Jean-de-Matha.

«Disons que ce n'était pas le choix le plus judicieux», se désole dom Barbeau, père abbé de la communauté.