Le ministère des Transports du Québec (MTQ) investira près de 4,2 milliards, en 2010-2011, dans la conservation et la croissance du réseau routier québécois, dont plus du quart sera réservé à la réfection des ponts et viaducs.

Reléguée à l'arrière-plan par la nomination d'un chef anti-collusion (voir autre texte) pour veiller sur les processus d'attribution des contrats, la programmation des budgets de réfection et de construction des routes, pour la prochaine année, recèle peu de surprises et s'inscrit clairement dans la continuité des travaux de 3,7 milliards réalisés l'an dernier.

 

Selon les documents publiés par le MTQ, les investissements promis financeront 1714 chantiers dans l'ensemble du Québec (un de moins que l'an dernier) et permettront au Ministère d'intervenir sur 857 ouvrages d'art, comparativement à 793 l'an dernier. En 2010, la proportion de ponts et viaducs considérés comme «en bon état», sur les routes du Québec, est passée de 53 à 61%.

Comme l'an dernier, 58% des sommes consacrées au réseau routier sont investies dans les régions.

Le plus important chantier en cours sera, sans conteste, celui de l'autoroute 30, en Montérégie. La ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, a ainsi annoncé hier que l'achèvement de cette autoroute nécessitera cette année des sommes de 532 millions, dont 440 millions pour le nouveau tronçon entre Châteauguay et Vaudreuil-Dorion, qui sera construit en partenariat public-privé. L'ouverture complète de l'autoroute 30 au grand public est prévue en 2012.

Les autres grands chantiers autoroutiers annoncés sont ceux de la route 175, entre Québec et Saguenay (176 millions cette année, fin des travaux pour 2013) et de la route 185, en Gaspésie, qui bénéficiera d'investissements de 103 millions, en 2010-2011. Le MTQ prévoit aussi des travaux de l'ordre de 79 millions pour le prolongement de l'autoroute 73, en Beauce, et de 55 millions pour l'autoroute 20, dans le Bas-du-Fleuve.

Rien pour Notre-Dame

Dans l'île de Montréal, où les routes provinciales représentent moins de 10% de tout le réseau routier québécois, le MTQ dépensera plus de 500 millions, y compris une somme de 53 millions provenant du secteur privé pour la construction du pont à péage de l'autoroute 25, entre Montréal et Laval.

Le projet de transformation de la rue Notre-Dame, dans l'est de Montréal, qui fera un jour passer cette artère désuète de quatre voies (deux par direction) en autoroute à huit voies (quatre par direction), ne lèvera toutefois pas de terre encore cette année. Le MTQ prévoit y investir quelques millions pour achever les travaux commencés sur la bretelle Souligny, qui relie la rue Notre-Dame à l'autoroute 25.

Le reste du projet, dont le coût a été évalué à 1,5 milliard, est toutefois encore en révision, presque 10 ans après l'échec d'un projet d'autoroute encaissée, qui aurait fait de la rue Notre-Dame une seconde autoroute Décarie, dans Hochelaga-Maisonneuve.

À Montréal, plus de 65% des fonds prévus, 303,9 millions, serviront à la remise en état des ponts et viaducs, qui présentent un sérieux état de dégradation et d'usure.

Le MTQ prévoit notamment consacrer 96,2 millions à l'entretien des structures actuelles de l'échangeur Turcot, et aux premiers travaux en vue de son remplacement par un nouvel échangeur, dès que ce projet aura été autorisé.

Le plus grand chantier routier dans l'île de Montréal se tiendra sur l'autoroute 40, dans les échangeurs Décarie et des Laurentides. Pas moins de 83,4 millions sont prévus pour ces travaux d'envergure sur un tronçon de l'autoroute Métropolitaine qui compte parmi les plus fréquentés au Québec.

 

INVESTISSEMENTS ROUTIERS (en millions de dollars)

2009-2010 /2010-2011 /Variation

Conservation des chaussées 750,0 /683,4 /-9,7%

Conservation des structures 1 089,0 /1 185,7 /+8,8%

Amélioration du réseau routier 415,2 /465,7 /+12,1%

Sous-total Maintien des actifs 2 254,2 /2 334,8 /+3,6%

Développement du réseau routier 620,0/ 743,2 /+19,9%

TOTAL MTQ* 2 874,2 /3 078,0 /+7,0%

* Ce tableau n'intègre pas les investissements des partenaires (fédéral et municipalités) et des partenariats public-privé (PPP)