L'importance des accusations de bourrage des urnes, de fraude et d'intimidation à l'endroit des électeurs portées à la suite de la récente élection présidentielle en Afghanistan est peut-être décevante, mais elle ne constitue pas une surprise aux yeux du dirigeant de la Commission des plaintes électorales, organe soutenu par les Nations unies.

Grant Kippen, ressortissant canadien qui a aussi présidé la commission lors du précédent scrutin présidentiel afghan, a indiqué qu'il s'attendait à ce que le vote donne de nouveau lieu à de nombreuses plaintes.

La commission a reçu plus de 2000 plaintes de la part de tous les candidats au scrutin du 20 août. Les enquêtes ne portent que sur les accusations les plus sérieuses ayant été portées.

«Celles auxquelles nous accordons la plus haute importance - quelque 613 plaintes - sont celles sur lesquelles nous nous concentrons en ce moment», a affirmé M. Kippen, lundi, lors d'un entretien téléphonique accordé à La Presse Canadienne.

«Elles ont le potentiel de modifier le résultat de l'élection», a-t-il ajouté.

«Si nous faisons enquête sur une plainte impliquant du bourrage des urnes dans un bureau de scrutin et que nous déterminons que cela a bel et bien eu lieu, l'une des sanctions que nous pouvons imposer est l'exclusion des urnes en question du décompte», a indiqué M. Kippen.

«Je ne dirais pas qu'il y ait des surprises - rien que nous n'avions prévu», a-t-il enfin dit.

Les résultats préliminaires du scrutin sont peu à peu connus. Le président sortant Hamid Karzaï se rapproche lentement de la proportion de 50 pour cent des voix dont il a besoin pour obtenir la victoire face à son principal opposant, Abdullah Abdullah.