Depuis son arrivée en poste en tant que vérificateur général du Québec en 2004, Renaud Lachance a mené, entre février 2006 et mai 2007, cinq enquêtes particulières - dont celle concernant les dépenses douteuses de l'ancienne lieutenante-gouverneure, Lise Thibault - pour une somme totale de 3 226 257$. Une facture entièrement assumée par les contribuables.

Ces dépenses sont toutefois jugées nécessaires par les parlementaires qui estiment qu'il s'agit là d'une façon efficace d'assurer une saine gestion des deniers publics.

 

Ainsi, les cas de la Société des alcools du Québec (1 112 419$), de l'ex-lieutenante-gouverneure, Lise Thibault (428 183$), de la Société nationale du cheval de course (652 998$), de l'Université du Québec à Montréal (532 174$) et d'Hydro-Québec (500 483$) se sont tous retrouvés sous la loupe de M. Lachance. Les informations concernant le coût de ces opérations ont été obtenues par La Presse grâce la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels. En plus de ces enquêtes, M. Lachance s'est également penché, plus récemment, sur les dépenses de l'ancien président-directeur général de la SODEC, Jean-Guy Chaput (voir texte ci-haut).

Parmi ces enquêtes, la vérification concernant la gestion de l'ancienne lieutenante-gouverneure a fait couler beaucoup d'encre. Au cours de ses 10 années en poste, Mme Thibault a réclamé des remboursements de plus de 700 000$ pour des dépenses personnelles ou encore peu documentées, avait révélé M. Lachance dans un rapport rendu en juin 2007. Sur ce dossier, il avait alors travaillé en collaboration avec son homologue fédéral, Sheila Fraser.

Par ailleurs, l'attitude de Lise Thibault avait soulevé des doutes lorsque l'on s'était aperçu que sa carte de crédit avait été utilisée un peu partout dans la province, et ce, au même moment. De plus, lorsqu'elle était en fonction, celle-ci recevait mensuellement de la part de Québec une somme de 4800$ pour ses frais de subsistance. Or, Ottawa lui a remboursé de son côté 129 000$ pour sa nourriture et son hébergement.

L'ex-lieutenante-gouverneure a d'ailleurs dû se présenter en commission parlementaire à l'automne 2008 afin de justifier ses dépenses. Elle avait alors été la cible de nombreuses critiques de la part des élus.

Dépenses justifiées

Ainsi, au bureau du vérificateur général, la porte-parole, Raymonde Côté-Tremblay, assure que toutes les dépenses générées par ces travaux sont justifiées. «On parle ici de vérifications d'envergure», souligne-t-elle. Le nombre d'employés affectés au dossier et le temps consacré à l'enquête «sont tous des éléments qui interfèrent sur le coût», explique-t-elle.

Questionnée au sujet de l'enquête de M. Chaput, la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, a souligné que, de manière générale, le contribuable veut avoir réponse à ses questions lorsqu'il s'agit de la gestion de l'argent public.

La députée péquiste Agnès Maltais abonde dans son sens. «Ces travaux sont nécessaires, estime-t-elle. Pour connaître la vérité, le seul moyen, c'est d'aller profondément dans les dossiers.»

- Avec la collaboration de William Leclerc