Une deuxième militaire canadienne a perdu la vie en moins de deux semaines en Afghanistan.

Le corps de la major Michelle Mendes, âgée de 30 ans, d'Ottawa, a été découvert dans sa chambre, à l'aérodrome de Kandahar, jeudi, vers 16h00, heure de Kandahar.

Une enquête est en cours afin de déterminer les circonstances de l'incident. La possibilité d'un acte ennemi a été écartée. Aucun autre renseignement n'a été fourni par les Forces canadiennes.

Michelle Mendes était employée au quartier-général de la Force opérationnelle interarmées de l'Afghanistan, c'est-à-dire du contingent militaire canadien.

Elle avait été blessée au cours d'un incident en 2006, lors d'une bavure de l'armée de l'air américaine qui avait fait un mort parmi les Canadiens. Elle avait été rapatriée au pays en compagnie d'autres soldats. Les Forces canadiennes n'étaient pas en mesure, vendredi matin, de donner de plus amples détails.

La semaine dernière, le 13 avril, une autre militaire, la cavalière Karine Blais, âgée de 21 ans, du 12e Régiment Blindé du Canada stationné à la Garnison Valcartier, a été victime d'une bombe artisanale à peine deux semaines après être arrivée. Native de Les Méchins, en Gaspésie, elle servait avec le groupement tactique du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment. Ses funérailles devaient avoir lieu vendredi matin aux Méchins.

Selon les Forces canadiennes, les membres de famille immédiate du major Mendes n'ont aucun commentaire à formuler pour le moment. Ils demandent aux médias de respecter leur vie privée. Ils transmettront une déclaration en temps opportun.

Dans un journal local, en 2006, la mère de Mme Mendes, Dianne Knight, avait confié que sa fille voulait faire «toute sa carrière» dans l'armée et choisir le service de renseignement. Sa mère avait ajouté que cela lui convenait particulièrement bien puisqu'elle passait son temps à lire et à analyser les choses. En 2006, elle travaillait effectivement pour une unité de renseignement.

Michelle Mendes était diplômée en histoire du Collège militaire de Kingston.

«Nos pensées accompagnent la famille et les proches de notre camarade décédée, a déclaré le major Mario Couture, des affaires publiques, dans un bref point de presse, à l'aérodrome de Kandahar. Notre objectif premier, en ce moment, est d'offrir le meilleur soutien possible à la famille du militaire ainsi qu'à ses collègues.»

Michelle Mendes est le 118e soldat canadien et la troisième Canadienne à mourir en Afghanistan depuis le début de la mission dans ce pays.

La première Canadienne à avoir péri en Afghanistan était la capitaine Nichola Goddard, du 1er Régiment du Royal Canadian Horse Artillery, le 17 mai 2006, dans une attaque à la grenade, dans le district de Panjwai.

Ce n'est pas la première fois, non plus, que les troupes canadiennes en Afghanistan encaissent des pertes qui ne sont pas en lien avec les combats.

En 2008, le corps du bombardier Jérémie Ouellet, âgé de 22 ans, de Matane, avait été découvert dans sa chambre, à l'aérodrome de Kandahar. La cause de la mort n'a pas été dévoilée par les Forces canadiennes.

Aussi, en 2008, le capitaine Jonathan Sutherland Snyder, du 1er Bataillon du Princess Patricia's Canadian Light Infantry regiment est mort en tombant dans un puits, au cours d'une patrouille nocturne, dans un champ du district de Zari, à l'ouest de Kandahar.

Le major Raymond Ruckpaul a été retrouvé mort, une balle dans le corps, dans le quartier-général de la Force internationale d'assistance à la sécurité à Kaboul, en août 2007.

En mars 2007, le caporal Kevin Megeney, âgé de 25 ans, du 1er Bataillon du Nova Scotia Highlanders, est mort après avoir reçu un coup de feu dans la poitrine. Le caporal Matthew Wilcox doit faire face à plusieurs chefs d'accusation relativement à cet incident.

En août 2006, le caporal-chef Jeffery Walsh, de Regina, a été tué au cours d'une bavure, dans une patrouille à l'extérieur de Kandahar. Le caporal-chef Robbie Fraser, de Shilo (Manitoba), du 2e Bataillon du Princess Patricia's Canadian Light Infantry regiment, a été accusé d'homicide et négligence dans l'exercice de ses fonctions.

Le nombre d'anciens combattants souffrant de syndrome post-traumatique a plus que triplé depuis le début de la mission canadienne en Afghanistan, selon les statistiques du ministère des Anciens combattants.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a dit récemment qu'Ottawa essaie de doubler le nombre de conseillers chargés de traiter les militaires aux prises avec les effets du stress post-traumatique.

Ottawa a alloué 98 millions $ à l'embauche de 218 spécialistes militaires supplémentaires en santé mentale, pour un total de 447. Mais cet échéancier a été prolongé à 2010, des bases comme celle de Petawawa et d'autres ayant de la difficulté à recruter des travailleurs sociaux, des psychologues et des psychiatres.

Il existe des centres d'aide et une ligne d'écoute téléphonique sans frais pour les familles.

Le contingent canadien en Afghanistan compte un peu moins de 3000 membres, principalement stationnés dans la province de Kandahar. Le Groupement tactique du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment de Valcartier est actuellement en déploiement pour prendre la relève du 3 Royal Canadian Regiment de Petawawa, en Ontario.