Le spécialiste en gestion parasitaire Harold Leavey n'a pas peur des mots: Montréal connaît actuellement une épidémie de punaises de lit. Et la métropole est loin d'être la seule dans cette situation.

À Montréal, les punaises prolifèrent depuis 2003, selon les exterminateurs interrogés par La Presse. Mais depuis trois ans, le fléau progresse à un rythme exponentiel.

 

Par exemple, l'entreprise ABC Gestion parasitaire traite quatre fois plus de cas de punaises qu'il y a trois ans. «En 2006, 10% de nos ventes étaient liées aux punaises, contre 42% cette année», souligne le président, Christian Korb.

Ni la Ville ni la Direction de la santé publique ne disposent de données précises sur les quartiers touchés, mais les exterminateurs en ont une bonne idée. Le centre-ville et Hochelaga-Maisonneuve sont sérieusement touchés, notamment à cause de la densité de la population et de la pauvreté. Le Plateau Mont-Royal aussi.

Si l'est de l'île est relativement épargné, le nord (Ahuntsic, Montréal-Nord, Saint-Michel) est touché. Plus à l'ouest, les exterminateurs sont plus souvent appelés à Saint-Laurent et Pointe-Claire. En banlieue, Brossard est touché, mais Laval recense peu de cas, précise Harold Leavey.

Les gens voyagent de plus en plus, transportant les punaises dans leurs valises ou leurs sacs. Selon M. Leavey, la dernière épidémie remonte aux Jeux olympiques de 1976, année où Montréal a accueilli des milliers de touristes.

D'autres villes touchées

Plusieurs métropoles sont aux prises avec ce problème. New York a reçu près de 10 000 plaintes liées aux punaises en 2008, le tiers de plus que l'année précédente. À Toronto, la Direction de la santé publique a reçu 1400 appels pour des punaises en 2008, contre 147 en 2006. Et à Vancouver, le problème est «monstrueux», selon Harold Leavey. «On a installé des panneaux sur des poteaux dans des quartiers pour expliquer quoi faire avec les punaises», a-t-il souligné.