Après les députés du Parti québécois et le ministre du Travail, David Whissell, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a annoncé qu'elle n'accorderait pas d'entrevues aux représentants du Journal de Montréal durant le lock-out. En plus de boycotter les demandes des cadres qui assurent la publication du journal durant le conflit de travail, la centrale syndicale est allée un pas plus loin, hier matin, en expulsant une journaliste du quotidien 24 heures d'un point de presse.

La reporter Sarah-Maude Lefebvre a été exclue d'une conférence tenue conjointement par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Sam Hamad, et le secrétaire général de la FTQ, René Roy. Elle s'y était présentée pour le compte du 24 heures, un journal gratuit qui appartient à Quebecor.

 

Le syndicat des employés du Journal a affirmé craindre à maintes reprises que les articles de 24 heures soient repris dans les pages du quotidien pour pallier l'absence de reporters durant le conflit de travail.

Déjà, un texte du journaliste de 24 heures Jean-Louis Fortin a été repris dans les pages du Journal de Montréal cette semaine, sous la signature de l'agence QMI.

Cette dernière a été mise en place l'automne dernier par Quebecor. Les textes des différentes filiales de Quebecor seront repris par QMI pour garnir les pages du Journal de Montréal durant le lock-out.

Et, dans une lettre d'opinion qu'il a fait parvenir à La Presse mercredi, le vice-président de la FTQ a vertement critiqué la décision de Bernard Landry de poursuivre sa chronique pendant le lock-out.

L'ancien premier ministre a déclaré plus tôt cette semaine qu'il avait de «la sympathie pour les deux thèses», donc que pour l'instant, ça le forçait «à observer la situation». Il a ajouté qu'il pourrait cesser sa collaboration s'il y avait des «illégalités» commises par l'un des deux partis.

«Auriez-vous franchi la ligne de piquetage il y a 30 ans, en l'absence de cellulaire ou de l'internet, pour aller porter votre chronique à la rédaction du Journal de Montréal?» écrit René Roy.

«Vos prétendues justifications pour continuer à alimenter de vos écrits un employeur qui a froidement jeté sur le trottoir de loyaux employés qui ont contribué à bâtir son empire ne tiennent pas la route... Ce n'est donc pas des illégalités qui devraient dicter votre conduite, mais des principes, comme ceux qui avaient présidé à la décision courageuse de Lise Payette de cesser sa collaboration au Journal de Québec