Les évêques anglicans canadiens ont évité vendredi de prendre un engagement collectif ferme sur l'arrêt temporaire des bénédictions de mariages homosexuels réclamé par le chef de leur Eglise, renvoyant une décision à un synode en 2010.

A l'issue de la grande conférence de Lambeth l'été dernier, le chef des anglicans, l'archevêque de Canterbury Mgr Rowan Williams, avait réclamé des moratoires sur les bénédictions de mariages gay ainsi que sur l'ordination d'homosexuels: des questions qui divisent profondément le monde anglican fort de quelque 77 millions de fidèles.Mgr Rowan avait aussi demandé un moratoire sur les batailles entre communautés anglicanes ne partageant pas les mêmes opinions sur ces questions.

Dans un communiqué publié vendredi, les évêques anglicans canadiens indiquent qu'une «large majorité» d'entre eux expriment un soutien «aussi ferme que possible» à ces trois moratoires, jusqu'à la réunion d'un synode de l'Eglise anglicane canadienne en 2010.

Le communiqué n'engage cependant pas l'ensemble des évêques anglicans canadiens à se plier aux demandes faites lors de la conférence de Lambeth, une manifestation décennale rassemblant l'ensemble de la hiérarchie anglicane.

Environ un quart des évêques anglicans, surtout des traditionalistes d'Afrique, n'avaient pas participé à cette réunion en raison des profondes divisions sur la question de l'ordination de prêtres homosexuels et des mariages gays.

La crise avait commencé en 2003 lorsque l'Eglise épiscopalienne, branche américaine de l'anglicanisme, avait consacré un évêque homosexuel. Au Canada, un des rares pays avoir légalisé les unions entre conjoints du même sexe, la question qui divise l'Eglise et qui menace de provoquer un schisme en son sein est celle des bénédictions des mariages homosexuels.

Le diocèse de New Westminster en Colombie-Britannique (ouest), avait suscité la colère des traditionalistes en étant le premier à autoriser la bénédiction d'unions du même sexe, et d'autres ont manifesté l'intention de faire de même.

Les évêques anglicans de Montréal et Ottawa ont annoncé qu'ils entendaient prendre des mesures dans ce sens, malgré le moratoire de la conférence de Lambeth.