Pour avoir foncé délibérément sur deux adolescents et blessé gravement l'un d'eux, Cédric Champoux Martin a été condamné à six ans de prison, ce matin, à Montréal.

«Le comportement délibéré de l'accusé en utilisant une automobile dans le contexte particulier de cette affaire, révèle un manque de jugement flagrant et une absence de sensibilité à l'égard de la vie d'autrui. Conscient d'avoir roulé sur le corps d'un enfant, il a choisi de quitter les lieux laissant les victimes à leur propre sort», a fait valoir la juge Nathalie Fafard, ce matin, dans sa décision sur la peine de l'accusé. Ce dernier avait 23 ans au moment des événements.

Les faits sont survenus le 26 septembre 2011, vers 16h30, dans une ruelle située entre les rues Lacordaire et Louis-Veuillot. Les deux garçons de 15 et 13 ans marchaient côte à côte dans la ruelle quand une voiture a surgi à vive allure. Les deux adolescents se sont rangés pour laisser passer la voiture, mais celle-ci a plutôt foncé dans leur direction. Le plus jeune a pu s'aplatir sur une clôture, mais l'autre a été heurté de plein fouet. Il s'est retrouvé sur le capot puis a roulé sous les roues de la voiture, qui a continué son chemin. L'adolescent a subi de nombreuses fractures et une lacération du foie, et il est resté avec d'importantes séquelles.

L'accusé, de frêle stature, a aujourd'hui 25 ans. Il préfère se faire appeler Alicia parce qu'il se voit comme une femme. La juge a relevé qu'il prend des hormones pour sa transformation physique mais qu'il ne veut pas subir d'opération pour changer de sexe.

Le jeune homme a des antécédents judiciaires, notamment pour menaces, vol qualifié et omission de se conformer à un engagement. Il aurait subi de la violence dans son enfance et a commencé à consommer de l'alcool à l'adolescence. Il a été décrit comme immature et impulsif. Il a foncé sur les jeunes parce qu'il les avait vus essayer d'ouvrir les portières de voitures garées dans la rue.

Au terme de son procès, l'accusé a été déclaré coupable de voies de fait graves, de voies de fait armées et de délit de fuite causant des lésions corporelles.

La procureure de la Couronne Nadine Haviernick suggérait sept ans de prison, tandis que Me Sandra Brouillette, de la défense, proposait de 15 à 24 mois en plus de la détention provisoire, qui est de 17 mois. La juge a tranché.