La police de Gatineau a arrêté trois hommes pour un présumé stratagème d'agressions sexuelles utilisant les sites de rencontre en ligne Tinder et Bumble, ainsi qu'une substance intoxicante, possiblement du GHB. Les policiers ont lancé un appel mercredi pour inciter d'autres victimes, s'il y en a, à se manifester.

Michel Giroux, âgé de 26 ans, Simon Lavoie, âgé de 27 ans, et Hasan Demirovic, âgé de 31 ans, ont été arrêtés mardi. Ils n'étaient pas connus des services policiers. Lavoie est un résidant de Cantley et les deux autres de Gatineau.

Ils ont été accusés d'agressions sexuelles et de l'administration d'une substance pour vaincre la résistance d'une personne, et, dans le cas de Michel Giroux, également de partage non consensuel d'images intimes.

Il y a pour l'instant deux victimes présumées et un troisième dossier fait toujours l'objet d'une enquête.

Les trois plaintes d'agressions sexuelles enquêtées par le SPVG ont été déposées en 2018. Les événements se seraient déroulés au cours de cette même année.

En conférence de presse mercredi, la policière Andrée East a fait part du modus operandi présumé.

Michel Giroux aurait utilisé les sites Tinder et Bumble pour entrer en contact avec de jeunes femmes, en utilisant son identité véritable.

Après quelques échanges virtuels, un rendez-vous était fixé chez lui ou chez un ami. Dans les cas où la présumée victime se rendait chez l'accusé Giroux, un autre accusé s'y trouvait. Dans l'autre situation, la femme accompagnait Giroux chez l'un des autres accusés. Puis, ils buvaient de l'alcool, mais les jeunes femmes ont rapporté à la police être devenues rapidement beaucoup trop intoxiquées pour la quantité d'alcool ingérée, et d'avoir eu un « sentiment de paralysie ». Des actes sexuels auraient ensuite été commis par les deux hommes présents, sans le consentement de la jeune femme, a expliqué Mme East, agente du Service de police de la ville de Gatineau.

Mme East a insisté : « Il ne faut pas que les victimes se disent que c'était entendu à l'avance qu'il y aurait une relation sexuelle et qu'après ce qui s'est passé, se dire : ' j'ai couru après '. »

« Non. Quand on dépasse la limite de votre consentement, c'est une agression sexuelle ».

La police croit qu'il pourrait y avoir d'autres victimes. Son enquête se poursuit donc et elle n'exclut pas la possibilité de déposer d'autres accusations.

Les trois hommes devaient comparaître au palais de justice de Gatineau mercredi.

La police rappelle que le GHB, sous forme liquide, est inodore, incolore et sans saveur. Il est très difficile à détecter lorsqu'il est mélangé à une boisson alcoolisée, est-il précisé.