Un homme très lourdement armé, qui a tiré sur des policiers montréalais et les a tenus en haleine pendant 20 heures avant d'être maîtrisé par des tirs de balles de plastique, a rendu l'âme à l'hôpital cette fin de semaine. On ignore si sa mort est liée aux blessures subies lors de l'intervention.

Le 29 juillet, Isidore Havis, 72 ans, aurait pointé une arme à feu sur des employés d'Hydro-Québec venus changer le compteur électrique de sa résidence du chemin Guelph, dans Côte-Saint-Luc.

Ceux-ci ont alerté la police de Montréal qui, ne prenant aucun risque, a envoyé sur place le Groupe tactique d'intervention (GTI).

Une vérification à l'ancien registre des armes à feu avait d'ailleurs permis de constater que le septuagénaire possédait, légalement, de nombreuses armes. D'ailleurs, au terme de l'intervention, les agents allaient découvrir 180 armes et une quarantaine de bâillonnettes dans la demeure.

Toujours est-il que Havis aurait accueilli les policiers avec un tir d'arme à feu qui a légèrement blessé un agent au pied.

L'homme s'est ensuite barricadé, pendant 20 heures, chez lui. On a lancé dans sa demeure des gaz irritants pour le forcer à sortir, ce qui fut une vaine tentative.

C'est vers 8h le 30 juillet que l'assaut a été lancé dans la résidence.

Balles de plastique

«Il y a eu intervention, et il y a eu des tirs de balles de plastique en direction de l'homme, qui a été touché par au moins un projectile», explique le sergent Laurent Gingras, de la police de Montréal.

L'homme a dû être hospitalisé, mais on ne craignait pas pour sa vie à l'époque.

Plusieurs accusations ont été déposées le jour même contre l'homme, qui a comparu de son lit d'hôpital.

Son avocat, Me Jeffrey Boro, déplorait à l'époque le sort qui lui a été réservé par les policiers, qui plaidaient avoir usé de la force raisonnable dans les circonstances.

«Les policiers disent avoir utilisé la force nécessaire pour le maîtriser et dans ce cas-ci, la force nécessaire constituait à lui casser une épaule», avait déploré l'avocat lors de la comparution, ajoutant que l'état mental de son client s'était dégradé ces dernières années.

Isidore Havis est mort samedi à 11h50 à l'hôpital, où il se trouvait en détention, puisque son enquête sur remise en liberté n'avait toujours pas eu lieu.

On ne sait encore si la mort du septuagénaire est liée aux blessures subies lors de l'intervention policière.

«Une autopsie a été demandée, et selon ce qu'elle dévoilera, le ministère de la Sécurité publique décidera s'il y a lieu de demander la tenue d'une enquête indépendante sur les circonstances de l'intervention», a indiqué le sergent Gingras ce lundi matin.