Quatre individus qui avaient été vus entrant et sortant, parfois avec des sacs et des boîtes, d'un immeuble de la rue Chabanel qui servait de cache de drogue à des trafiquants ont plaidé coupable, hier, au palais de justice de Montréal.

Ivo Korcicak, 54 ans, Danny Iaconetti, 46 ans, Robert Griffin, 43 ans, et Marco Colella, 42 ans, ont été arrêtés en 2016 dans le cadre d'une enquête de l'escouade régionale mixte (ERM) de la Rive-Nord - chapeautée par la Sûreté du Québec - baptisée Estacade, et visant notamment le chef de clan de la mafia montréalaise, Andrew Scoppa.

Korcicak, concierge de l'immeuble du 333, rue Chabanel, où la drogue avait été découverte, a plaidé coupable à trois chefs de possession de cocaïne, de méthamphétamine et de marijuana dans un but de trafic, alors que les trois autres ont plaidé coupable à un seul chef de complot pour possession de substances.

Dans l'immeuble, les policiers de l'ERM avaient trouvé en janvier 2016 une somme de 346 000 $ en argent canadien, 257 000 $ en argent américain, 2 kg de cocaïne, 180 lb de cannabis et près de 50 000 comprimés.

Durant l'enquête, les limiers ont installé une caméra dans un couloir du deuxième étage de l'immeuble et ont assisté aux allées et venues des suspects qui, parfois, transportaient une boîte ou un sac, et se parlaient entre eux. En revanche, dans un résumé des faits déposé en cour, la poursuite écrit ne pas avoir été en mesure de prouver que les quatre accusés savaient que de la drogue se trouvait dans les lieux et qu'ils en avaient le contrôle.



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Marco Colella

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Danny Iaconetti

PEINE REPORTÉE

Il est déjà établi que Korcicak recevra la plus importante peine, 30 mois de pénitencier, alors que Iaconetti sera condamné à 10 mois de prison, Griffin à 6 mois moins 1 jour et Colella à 90 jours à purger de façon discontinue, durant les fins de semaine, en plus de réaliser des travaux communautaires.

Mais pour des raisons humanitaires, pour permettre aux condamnés de préparer leur incarcération, les avocats de la défense ont demandé au juge Daniel Bédard, de la Cour du Québec, de reporter le prononcé de la peine au 9 janvier prochain.

« Ce n'est pas exceptionnel, mais ce n'est pas régulier », a prévenu le juge Bédard, en acceptant la demande. « Votre plaidoyer ne peut plus être retiré. Tout a été préparé par les avocats, vérifié et contre-vérifié. Tout ce qui peut arriver entre aujourd'hui et le jour de la sentence est sans importance, il n'y a pas d'autre issue », a averti le magistrat.

« C'est clair », ont répondu les quatre hommes.

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Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à durenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.

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Robert Griffin

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Ivo Horcicak