La ministre de la Justice et responsable de la Condition féminine, Sonia Lebel, dit avoir rencontré, jeudi, « Les Courageuses », un groupe de femmes ayant obtenu la permission d'intenter une action collective contre Gilbert Rozon, parce qu'elles allèguent avoir été victimes de harcèlement et d'agressions sexuelles de sa part.

Mme Lebel a déclaré sur Twitter que la rencontre avait pour but de « mieux comprendre leurs expériences au sein du système de justice » et que « leurs témoignages nourrissaient déjà ses réflexions ».

Selon le groupe de femmes, M. Rozon aurait fait au moins 20 victimes sur une période de 34 ans, de 1982 à 2016, ce que réfute fermement le producteur déchu.

Les plaignantes réclament jusqu'à 10 millions en dommages punitifs, en plus des dommages moraux et pécuniaires.

Parallèlement au recours civil, Gilbert Rozon a été accusé, plus tôt ce mois-ci, de viol et d'attentat à la pudeur sur une femme, pour des gestes qui auraient été commis il y a près de 40 ans, à Saint-Sauveur, dans les Laurentides. L'identité de la femme n'est évidemment pas dévoilée.

La décision du Directeur des poursuites pénales et criminelles (DPCP) de retenir un seul dossier de plainte sur les 14 présentés à la police de Montréal avait suscité de nombreuses réactions, notamment de la part des plaignantes et des partis d'opposition à l'Assemblée nationale.

La ministre Lebel avait alors affirmé « que le système de justice fonctionne ».

Sur Twitter, Mme Lebel a également indiqué avoir prévu « une rencontre de travail » avec Véronique Hivon du Parti québécois, Hélène David du Parti libéral, et Christine Labrie de Québec solidaire, « pour échanger sur l'accompagnement des victimes de violences sexuelles ».

Gilbert Rozon, qui avait affirmé par courriel qu'il allait continuer à se défendre devant la justice, devra se présenter en Cour le 22 janvier prochain.