Deux cadres du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui sont au nombre des policiers qui ont fait l'objet des enquêtes de l'équipe mixte sur les allégations qui ont éclaboussé le SPVM à l'hiver 2017, ne seront pas accusés au criminel, a appris La Presse.

Ces deux policiers sont le directeur adjoint Bernard Lamothe et le commandant Patrice Vilceus, respectivement suspendus avec traitement en mars et mai 2017 par l'ancien directeur du SPVM Philippe Pichet. Au moment de leur suspension, M. Lamothe était le grand patron des enquêtes et M. Vilceus, commandant du groupe Éclipse, spécialisé dans la surveillance des bars et la collecte de renseignements.

Selon nos informations, les deux hommes auraient été suspendus puis auraient fait l'objet d'une enquête par l'équipe mixte de la Sûreté du Québec en raison d'une possible affaire d'ingérence à la suite d'une arrestation effectuée par une policière du groupe Éclipse en décembre 2014. 

Lors d'une fête du Nouvel An dans un bar, la policière a arrêté un jeune homme et il a été allégué que MM. Lamothe et Vilceus auraient fait pression sur la policière pour que les accusations soient retirées contre le jeune homme. 

Cette affaire d'ingérence avait été dénoncée à la Fraternité des policiers et policières du SPVM par un ancien sergent du groupe Éclipse. Peu de temps après, ce dernier a été l'une des cibles de l'enquête interne Escouade dans laquelle le chroniqueur de La Presse Patrick Lagacé a été visé par des mandats et à l'issue de laquelle les policiers David Chartrand et Fayçal Djelidi ont été arrêtés et accusés. 

MM. Lamothe et Vilceus sont toujours suspendus avec traitement. S'ils ont été blanchis sur le plan criminel, ils font toutefois l'objet d'un processus disciplinaire, a confirmé mardi à La Presse le directeur intérimaire et administrateur provisoire du SPVM Martin Prud'homme. 

D'AUTRES ENQUÊTES

Deux autres cadres du SPVM sont toujours suspendus avec traitement et font l'objet d'une enquête de l'équipe mixte pour des allégations de nature criminelle : l'inspecteur-chef Costa Labos, ancien patron des Affaires internes, et l'inspecteur Imad Sawaya, ex-chef de cabinet de l'ancien directeur Philippe Pichet. 

D'autres policiers du SPVM font également l'objet d'enquêtes de l'équipe mixte, mais les allégations ne sont pas connues du public ou ne peuvent être révélées en vertu d'interdits de publication devant les tribunaux. 

Sans être dans le secret des dieux des enquêtes de l'équipe mixte, et sans vouloir commenter ces enquêtes, le directeur du SPVM Martin Prud'homme a dit croire dès le début qu'il n'y aurait pas nécessairement un grand nombre de policiers qui seraient accusés à l'issue de l'exercice méticuleux qu'effectuent les enquêteurs sur les allégations au SPVM depuis plus d'un an et demi.

« C'était nécessaire que l'équipe mixte repasse par-dessus toutes les enquêtes internes et enquêtent les allégations. C'est très long comme travail. Mais je n'ai jamais pensé que l'on se retrouverait avec des dizaines de policiers accusés », a-t-il dit.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l'adresse postale de La Presse.