Gisèle Itale Betondi craignait son ex-mari. Elle venait de sortir de ses griffes. Mais sorti de prison, son bourreau l’a prévenue : il allait la tuer. Et c’est ce qu’il a fait. Il l’a traquée et l’a poignardée. Une scène d’horreur filmée par caméra sous les yeux d’une voisine.

Ce qu’il faut savoir

Hosea Amorus Puhya est accusé du meurtre au premier degré de son ex-femme.

Il aurait menacé de la tuer quatre jours avant le meurtre.

Une vidéo montrant le meurtre sera présentée au jury.

C’est ce terrifiant exposé que la Couronne a présenté au jury jeudi au début du procès de Hosea Amorus Puhya au palais de justice de Montréal. L’homme de 51 ans est accusé du meurtre au premier degré de son ex-femme et la mère de leurs trois enfants. La femme a été poignardée devant chez elle en septembre 2022 à LaSalle.

« Je vais te tuer, je vais mettre un couteau dans ton ventre et tu vas mourir. »

Hosea Amorus Puhya aurait lancé cette menace à son ex-femme en janvier 2022 dans la foulée de son arrestation pour non-respect des conditions. Un mois plus tôt, Gisèle Itale Betondi en avait eu assez de leur relation « difficile » et l’avait quitté. L’homme avait du mal à accepter la rupture, a expliqué au jury la procureure de la Couronne MJade Coderre dans son exposé introductif.

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

Hosea Amorus Puhya

Gisèle Itale Betondi a profité du séjour de son ex-mari en prison pour déménager dans l’arrondissement de LaSalle, à Montréal. La femme se croyait en sécurité puisque Puhya ne connaissait pas l’adresse. Mais il l’a retrouvée en utilisant une application de géolocalisation, selon la théorie de la Couronne.

« Seulement quatre jours avant le meurtre, il a appelé la victime. Il l’a blâmée pour avoir couché avec un autre homme. Il lui a dit que la prochaine fois qu’il va la voir, il va la tuer. Nous allons entendre cette conversation », a souligné MCoderre, qui fait équipe avec MPhilippe Vallières-Roland.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Des proches de Gisèle Itale Betondi au palais de justice de Montréal

Selon des vidéos de surveillance qui seront présentées au procès, on peut voir un homme rôder dans le secteur de la résidence de la victime la veille du meurtre. Le téléphone de l’accusé a d’ailleurs été repéré dans le secteur. Le matin du meurtre, la victime craignait particulièrement pour sa sécurité.

« Elle avait raison d’avoir peur, puisque l’accusé l’épiait, attendant patiemment pour la tuer », a lancé MCoderre.

C’est lorsque Gisèle Itale Betondi est sortie pour reconduire ses enfants à la garderie que son ex-mari est passé à l’acte, selon la Couronne. Le meurtre a été capté par une caméra de surveillance. On y voit un homme sortir d’un bois, s’approcher de la victime et la poignarder à mort. Tout ça sous les yeux horrifiés d’une voisine et amie de la victime qui viendra témoigner au procès.

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

C’est dans ce stationnement, près de son véhicule, que Gisèle Itale Betondi a été tuée en septembre 2022.

Jeudi, un technicien de scène de crime a présenté de nombreuses photos de la scène du crime au jury.

La Couronne prévoit présenter sa preuve en deux semaines. Une douzaine de témoins sont attendus devant la juge Catherine Perreault, de la Cour supérieure.

MAntonio Cabral défend l’accusé.