(Laval) Alexandra Gagné-Faucher a-t-elle tué un autre automobiliste sur le bord de l’autoroute 15 après avoir échangé des dépassements avec lui ? C’est la thèse que la Couronne a présentée au jury mercredi au procès de cette femme accusée d’homicide involontaire et de délit de fuite mortel.

La Montréalaise de 31 ans est accusée d’avoir causé la mort de Stéphane Taillon, 53 ans, le 15 septembre 2022 à Laval. Elle aurait ensuite pris la fuite pendant des jours. La Couronne a présenté un bref résumé de l’affaire au jury mercredi au palais de justice de Laval.

Selon la théorie de la poursuite, à son départ de Montréal, Alexandra Gagné-Faucher conduisait un Hyundai Accent gris appartenant à sa mère. Sur l’autoroute 15, en direction nord, elle est observée en train d’échanger des dépassements avec un véhicule rouge, conduit par Stéphane Taillon, selon la Couronne.

« Des témoins oculaires de la scène vous décriront ce qu’ils ont observé. Vous pourrez vérifier la fiabilité de leur récit avec les autres témoins, les experts en scène de crime », a indiqué au jury MCaroline Buist dans son exposé introductif.

Une fois à la hauteur du viaduc du Souvenir, à Laval, Alexandra Gagné-Faucher et Stéphane Taillon ont immobilisé leur véhicule sur la voie de service de l’autoroute 15, selon la thèse de la poursuite.

« Quelques instants plus tard, le corps de Stéphane Taillon est observé sur la chaussée, étendu au sol. Il décédera par la suite. Que s’est-il passé ? Chose certaine, ce n’est pas en raison d’une défaillance mécanique du véhicule d’Alexandra Gagné-Faucher », a poursuivi la procureure de la Couronne.

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La victime, Stéphane Taillon

Comment Stéphane Taillon est-il mort ? Cela n’a pas été révélé au jury à cette étape du procès.

Ce n’est que cinq jours plus tard qu’Alexandra Gagné-Faucher a été arrêtée. « Vous aurez aussi la chance de savoir ce que l’accusée a fait dans les minutes, heures et jours qui ont suivi l’évènement du 15 septembre », a souligné MBuist, qui fait équipe avec MMarie-Philippe Guimond-Méthé.

« Un procès, c’est comme un casse-tête où chaque témoin vous apporte un petit morceau et à la fin, vous aurez à les assembler pour avoir une image. Est-ce que celle-ci sera parfaite ? Possiblement pas. Mais nous prétendons que les pièces maîtresses vous seront fournies et vous permettront d’y retrouver les éléments constitutifs des deux chefs d’accusation », a fait valoir MBuist au jury.

Le ministère public entend faire entendre 18 témoins pendant le procès, prévu pour quelques semaines devant le juge Eric Downs de la Cour supérieure.

MRoxane Hamelin et MRose-Marie Picard défendent l’accusée.