Un ex-blogueur autiste qui a agressé plusieurs enfants autistes dans les années 2010 après avoir amadoué leurs parents s’est mis à collectionner de la pornographie juvénile dès sa sortie de prison. Phylip St-Jacques a même inventé un scénario tordu avec un garçon fictif.
Le résidant de Saint-Calixte de 31 ans a reconnu sa culpabilité jeudi, au palais de justice de Joliette, à des chefs de possession et d’accès à de la pornographie juvénile. Il demeure détenu d’ici l’imposition de la peine. En raison de ses antécédents, le pédophile risque cette fois une longue peine de détention.
Phylip St-Jacques avait été condamné à de la prison la fin de semaine en mai 2017 pour avoir consommé de la pornographie juvénile pendant sa probation. Trois mois plus tard, il s’était déjà réabonné à internet, malgré une ordonnance de la cour. Il avait même un cellulaire dans ses mains quand les policiers sont débarqués en 2023.
Le pédophile détenait chez lui des dizaines d’images « très explicites » de pornographie juvénile, montrant des enfants nus dans des contextes bien précis : au bain, sur la table à langer ou en train de recevoir des soins médicaux.
Phylip St-Jacques a été dénoncé par une femme rencontrée dans un centre de formation de Rawdon. Pendant quelques semaines, Phylip St-Jacques lui a fait croire qu’il gardait un garçon de trois ans. Or, c’était une invention pour devenir ami avec la femme.
Le pédophile demandait des conseils à son amie pour traiter les douleurs récurrentes de l’enfant aux organes génitaux. Il lui a aussi envoyé un dessin prétendument fait par le garçon, montrant des pingouins en train de faire des fellations. Quand St-Jacques lui a dit toucher le pénis de l’enfant, la femme a trouvé la situation anormale et l’a dénoncé aux autorités.
Phylip St-Jacques avait fait les manchettes, il y a une dizaine d’années, en photographiant une trentaine d’enfants nus. À l’époque, le jeune autiste tenait un blogue visant à démystifier le spectre de l’autisme. Mis en confiance, des parents se tournaient vers lui pour obtenir de l’aide pour leurs enfants autistes.
« Dans mon aveuglement, j’ai fait entrer le loup dans la bergerie », avait lancé une mère au procès.
Phylip St-Jacques avait embobiné des familles en s’inventant une histoire d’abus et de maltraitance. Il disait avoir des problèmes d’hygiène et devoir apprendre à se laver en regardant des enfants dans le bain. Les parents acceptaient dans un but éducatif, puisqu’ils croyaient que cela faisait partie de l’autisme. St-Jacques photographiait alors les enfants. Il a touché des enfants dans certains cas.
Il avait été condamné à une peine clémente de 22 mois de prison en 2016.
Le dossier revient en juin prochain. Me Lydia Henry Pelletier représente le ministère public, alors que Me Sandrine Bourgon défend l’accusé.