Le mari d’une propriétaire de garderie en milieu familial de Montréal a profité de la sieste des enfants pour agresser sexuellement une fillette de quatre ans. La famille d’Hocine Attoui a tout tenté pour l’innocenter, mais la juge n’a pas cru leur histoire cousue de fil blanc et a déclaré coupable le patriarche.

Les bras croisés et la mine renfrognée, le Montréalais de 66 ans a accueilli avec quasi-indifférence le verdict de culpabilité jeudi au palais de justice de Montréal. Il risque maintenant une peine de pénitencier pour avoir commis des contacts sexuels sur une fillette qui fréquentait la garderie de sa femme dans le quartier d’Ahuntsic-Cartierville en 2021.

Selon le récit de l’enfant, Hocine Attoui l’amène à la toilette. Ils sont tous les deux debout, lorsqu’il lui baisse les pantalons. Il dit à l’enfant de n’en parler à personne. À un certain moment, il la force à lui faire une fellation pendant une dizaine de secondes. Il lui touche les parties génitales en employant une forte pression avec les ongles. L’enfant se met alors à crier, menant à l’intervention de la femme de l’agresseur.

La fillette s’est rapidement confiée à ses parents, sous le choc par cette révélation. En analysant les vêtements de l’enfant, les policiers ont découvert l’ADN de Hocine Attoui sur les sous-vêtements qu’elle portait ce jour-là.

La défense a lancé plusieurs hypothèses pour expliquer la présence de l’ADN. Mais selon la juge Marie Kettlyne Ruben, l’ADN de l’accusé ne s’est pas retrouvé là par « inadvertance », mais parce qu’il a touché les parties génitales de l’enfant.

Pour sa défense, Hocine Attoui a juré ne pas être descendu au sous-sol le jour des évènements. Sa femme et ses deux fils ont tenu des versions similaires. Or, la juge a rejeté leurs témoignages.

« Ces trois témoins se bornent tellement à vouloir démontrer que l’accusé n’est pas descendu à l’étage de la garderie durant la journée que leur témoignage en devienne non crédible et non fiable », analyse la juge Ruben.

De plus, Hocine Attoui a rendu un témoignage « évolutif », selon la juge. Elle ajoute qu’il fallait souvent « insister » pour obtenir une réponse de sa part en contre-interrogatoire.

La défense faisait valoir que le témoignage de la fillette avait été « contaminée » par ses parents ou par les policiers. Il n’en est rien, analyse la juge. La fillette se souvient bien des évènements et rien n’indique qu’elle a créé une version mensongère.

Me Jérôme Laflamme a représenté le ministère public. L’accusé était défendu par MBenoit Demchuck. Le dossier reviendra dans les prochaines semaines en vue de l’imposition de la peine.