(Chibougamau) Un Québécois a admis avoir déclenché une série d’incendies qui ont brûlé des centaines d’hectares de forêt l’année dernière et forcé des centaines de personnes à quitter leur domicile.

Brian Paré, âgé de 38 ans, a plaidé coupable lundi à 13 chefs d’accusation d’incendie criminel et à un chef d’accusation d’incendie criminel avec mépris de la vie humaine au palais de justice de Chibougamau, au Québec.

La procureure Marie-Philippe Charron a affirmé au tribunal que deux des incendies déclenchés par M. Paré ont forcé l’évacuation, le 31 mai, d’environ 500 résidences à Chapais, une petite communauté située à environ 425 kilomètres au nord-ouest de Québec.

Les résidants de la ville n’ont pu rentrer chez eux que le 3 juin, a indiqué Me Charron lors d’un exposé conjoint des faits. L’incendie de Lake Cavan est de loin le plus important déclenché par M. Paré, brûlant près de 873 hectares de forêt.

C’est également l’un des premiers d’une série de cinq incendies allumés par M. Paré entre le 31 mai et le 1er juin – cette vague d’incendies a commencé trois jours après que le gouvernement du Québec a interdit les feux à ciel ouvert à l’intérieur ou aux alentours des forêts en raison du temps sec.

Cinq incendies en peu de temps dans la même zone ont éveillé les soupçons. Qui plus est, les autorités ont observé que certains incendies n’avaient aucune cause naturelle possible, a mentionné Me Charron.

Selon la procureure, la police a parlé pour la première fois à M. Paré le 2 juin. Il avait été vu dans la zone où un incendie s’était déclaré et était considéré comme un témoin.

Les publications sur la page Facebook de Brian Paré – où il publiait régulièrement des articles sur les incendies de forêt, y compris des affirmations selon lesquelles les incendies avaient été délibérément allumés par le gouvernement pour tromper les gens et leur faire croire aux changements climatiques – faisaient aussi partie des preuves qui ont mené la police à lui.

L’idéologie et le comportement de M. Paré – y compris ces messages sur Facebook – correspondent au profil du suspect établi par des spécialistes de la police.

Me Charron a indiqué que la police avait obtenu un mandat pour installer un dispositif de repérage sur le véhicule de M. Paré. Le 1er et le 5 septembre, a-t-elle dit, ce dispositif de repérage a montré qu’il se trouvait à des endroits où d’autres incendies avaient été allumés.

M. Paré a été arrêté le 7 septembre. À ce moment-là, lorsqu’il a été interrogé, il a admis avoir allumé neuf des incendies, a évoqué la procureure.

Me Charron a exposé que l’accusé a prétendu, comme principale motivation, qu’il menait des tests pour voir si la forêt était réellement sèche ou non.

M. Paré, qui est détenu depuis son arrestation, s’est peu exprimé au cours de l’audience, se contentant de répondre « oui » à une série de questions du juge.

Un rapport présentenciel a été demandé. Il devra tenir compte à la fois de l’état mental de M. Paré et du risque qu’il représente pour la sécurité publique. Le rapport sera présenté d’ici le 22 avril.

Deux autres chefs d’accusation – introduction par effraction et nuisance publique – ont été suspendus sous condition, a indiqué Me Charron.

Plus de 700 incendies de forêt ont brûlé plus de 4,5 millions d’hectares de forêt québécoise l’été dernier, selon la SOPFEU, qui a précisé que 99,9 % des incendies ont été déclenchés par la foudre.