(Québec) Des vidéos et des messages saisis dans les téléphones cellulaires de deux anciens hockeyeurs des Tigres de Victoriaville accusés d’agression sexuelle pourront être admis en preuve par la Couronne, a tranché mercredi la Cour du Québec.

Nicolas Daigle et Massimo Siciliano sont accusés d’avoir agressé sexuellement une adolescente de 17 ans dans les heures suivant leur victoire en finale de la Coupe du président, en juin 2021, et d’avoir produit un enregistrement vidéo à son insu. Daigle est aussi accusé d’avoir partagé les images.

Les avocats des deux jeunes accusés voulaient empêcher la poursuite d’utiliser ces éléments litigieux lors de leur procès, qui doit commencer mardi prochain. Le juge Thomas Jacques a émis une ordonnance de non-publication qui nous empêche pour l’instant de dévoiler la teneur des vidéos et des messages.

Le magistrat a conclu dans une décision rendue mercredi au palais de justice de Québec que les policiers qui avaient saisi sans mandat les téléphones l’avaient fait en conformité avec la loi. « L’exclusion de la preuve déconsidérerait l’administration de la justice », a indiqué Thomas Jacques.

Un policier avait indiqué au tribunal avoir saisi dans l’urgence les cellulaires pour empêcher la destruction de la preuve. Il voulait aussi éviter qu’une vidéo de la présumée agression sexuelle ne fuite sur l’internet, avec des conséquences importantes pour la jeune fille.

Rappel des faits

L’agression se serait produite dans la nuit du 5 au 6 juin 2021. Quelques heures plus tôt, les Tigres de Victoriaville gagnaient leur première Coupe du président en près de 20 ans, contre les Foreurs de Val-d’Or.

Les deux jeunes hockeyeurs, qui avaient 19 ans cette soirée-là, séjournaient dans un hôtel de la région de Québec avec leurs coéquipiers. C’est là qu’avaient lieu les célébrations après la victoire.

C’est aussi là, dans une chambre, que la plaignante dit avoir été agressée par les deux joueurs. L’adolescente alors âgée de 17 ans était employée de l’hôtel.

Le 6 juin au soir, la jeune fille accompagnée de sa mère a porté plainte dans un poste de police de la capitale. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déposé les accusations quatre mois plus tard, en octobre 2021. Le lendemain, la Ligue de hockey junior majeur (LHJMQ) a suspendu les deux joueurs pour une durée indéfinie.