Une mère qui a battu, étranglé et fouetté à la ceinture son fils de 11 ans pour une banale histoire de dictée a été condamnée à 90 jours de prison. Cette marâtre écope d’une peine relativement clémente afin de lui permettre de s’occuper de ses autres enfants sous sa garde.

« Ce n’est pas la suggestion que j’avais en tête. Mais Madame a deux autres enfants. Ça m’amène à proposer cette peine pour que les enfants ne soient pas privés de leur mère. Il n’y a pas de preuve de maltraitance pour [ceux-ci] », a expliqué le procureur de la Couronne MCharles Doucet en présentant cette suggestion commune lundi au palais de justice de Montréal.

Le juge Dennis Galiatsatos a entériné cette recommandation et a imposé à la Montréalaise de 38 ans une peine de 90 jours à purger deux jours par semaine, assortie d’une probation de deux ans et de 200 heures de travaux communautaires. Notons que la femme occupe un emploi et n’a pas d’antécédent judiciaire. On ne peut l’identifier afin de protéger l’identité de la victime.

Le récit de l’agression perpétrée par cette mère est particulièrement dérangeant. Sur l’heure du midi, un jour d’avril 2021, la femme explose de colère lorsqu’elle apprend que son fils de 11 ans ne lui pas remis une feuille de son enseignant portant sur une dictée qu’il avait manqué.

« Viens ici, viens ici », ordonne la mère, en s’approchant avec une ceinture noire en cuir. Elle somme son fils de baisser son pantalon, de se retourner et de mettre les mains en l’air. Elle commence alors à le frapper aux jambes et aux fesses avec la ceinture. Le jeune raconte avoir reçu « beaucoup » de coups.

Le garçon de 11 ans tente de fuir l’appartement, mais sa mère l’intercepte en lui empoignant la gorge avec les deux mains, au point d’avoir du mal à respirer. Elle le jette par terre et lui dit de se mettre à genoux. Elle multiple les coups de poing et les gifles au visage et le frappe avec son téléphone cellulaire.

La mère prend ensuite le fil chargeur d’un appareil électronique de son fils et l’utilise pour fouetter ce dernier. « J’ai déjà assez de problèmes, je n’en ai pas besoin d’autres », crache la mère, alors que son fils pleure. Le garçon tente de se défendre en se cachant le visage, recroquevillé sur le sofa.

Une fois le passage à tabac terminé, la mère ordonne à son fils de rester à genoux, immobile et en silence jusqu’à la fin de l’heure du repas. « Si tu dis quelque chose à l’école ou à ta professeure, tu vas voir… », lui lance-t-elle. Le garçon va toutefois tout dévoiler à son enseignante le jour même.

Au procès, la mère a nié avoir frappé son fils – elle le nie toujours – avançant plutôt que son fils s’était blessé dans une bagarre avec un autre jeune. Elle a d’ailleurs dépeint son garçon comme un « bagarreur […] rarement tranquille » qui frappait parfois ses propres amis.

Une version complètement rejetée par le juge, puisque les photos des blessures montrent clairement des coupures et des marques de fouet au niveau des jambes. Le juge Galiatsatos avait alors déclaré coupable la femme de voies de fait causant des blessures en mai dernier.

MMathieu Farazandeh a défendu l’accusée.