Nicola Spagnolo, considéré par la police comme un membre du clan sicilien de la mafia montréalaise, a été condamné à trois ans de pénitencier mercredi, pour avoir poignardé un jeune homme à la suite d’une dispute, à la sortie d’un bar du Vieux-Montréal, durant l’été 2020.

Vêtu d’une veste et d’un pantalon de jogging, l’homme de 48 ans a été menotté après que le juge Yves Paradis de la Cour du Québec eut terminé la lecture de son jugement, et transporté vers la détention du palais de justice de Montréal.

« Même si le comportement de la victime n’a pas été décrit comme exemplaire, l’utilisation d’un objet pointu était totalement injustifiée. De plus, l’attaque a été soudaine et commise sans aucun signe avant-coureur de la présence d’une arme », a reproché le magistrat au condamné.

Blessures sévères

La victime dans cette affaire, dont l’identité fait l’objet d’un interdit de publication, a deux cicatrices de 30 et de 15 centimètres de long, au ventre et au flanc.

Le jeune homme, qui a témoigné au procès, a passé quatre jours à l’hôpital et a été en convalescence durant trois mois.

Parmi les facteurs aggravants, le juge Paradis a tenu compte de la nature de l’infraction, de la gravité des blessures subies par la victime, du temps de guérison, de l’âge de Spagnolo – « qui n’est pas un jeune homme », a dit le juge – et de ses nombreux antécédents en matière de facultés affaiblies par l’alcool.

« Les facteurs aggravants sont l’utilisation d’une arme sans avertissement et les conséquences physiques, psychologiques et économiques pour la victime », a ajouté le juge.

C’était son couteau

L’avocate de Spagnolo, MDanièle Roy, avait plaidé que le couteau utilisé par son client aurait pu lui être donné par un tiers, mais le juge a rejeté cet argument.

« M. Spagnolo avait cet objet sur lui. Encore une fois, l’objet a été utilisé sans avertissement et sans aucun signe de sa présence », a statué le juge Paradis.

Durant les plaidoiries, MRoy a affirmé que son client était en état d’ébriété au moment des évènements, mais le magistrat a dit « qu’il n’y avait aucune preuve que l’alcool avait joué un rôle dans le comportement de M. Spagnolo ».

MRoy a aussi déclaré que son client avait des remords et était prêt à offrir une compensation financière à la victime, notamment pour les jours de travail perdus.

Le juge a considéré que les remords du condamné étaient difficiles à évaluer et ajouté ne pas avoir considéré l’offre faite à la victime, car celle-ci ne l’a pas réclamée.

La poursuite, représentée par MMatthew Ferguson, demandait quatre ans de pénitencier et la défense, 18 mois de prison.

Nicola Spagnolo a passé une demi-douzaine de jours en détention après son arrestation.

Les évènements n’étaient aucunement reliés au crime organisé.

Outre ses antécédents reliés à la consommation d’alcool, Spagnolo a déjà reçu une amende pour une agression en 1998 et a été condamné à neuf mois d’emprisonnement pour avoir possédé et transporté une arme à feu dont le numéro de série avait été maquillé en 2013.

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