Un réfugié au passé d’enfant-soldat qui a agressé sexuellement sa fille dans un hôtel de la métropole a été condamné à cinq ans de pénitencier, vendredi, au palais de justice de Montréal.

« L’inceste est l’un des pires crimes du Code criminel. Ce crime comporte plusieurs couches d’horreur. Les conséquences sont terribles pour la victime et la famille », a conclu le juge Pierre E. Labelle.

Dans le box des accusés, l’homme, qu’on ne peut identifier pour protéger sa fille, avait la mine déconfite et semblait stupéfait par la peine imposée. « C’est cinq ans ? », a-t-il demandé à la fin de l’audience. Pourtant, il s’agissait d’une suggestion commune des avocats et de la peine minimale. Il lui reste environ trois ans et demi à purger, compte tenu de la détention préventive.

L’homme de 38 ans, originaire d’Afrique de l’Ouest, est arrivé avec sa femme et ses enfants au Canada au printemps 2022 au terme d’un éreintant périple. Ils ont alors demandé le statut de réfugié.

C’est pendant leur hébergement dans un hôtel montréalais que le père a agressé sexuellement sa fille à au moins une reprise. Selon lui, sa fille de moins de 16 ans a « apprécié » l’expérience. Il avait d’ailleurs expliqué aux policiers qu’il avait une « très grande pulsion sexuelle ».

Par ailleurs, ce n’était vraisemblablement pas la première fois qu’il agressait sexuellement sa propre fille. Il l’aurait en effet agressée « souvent » au Mexique, avait indiqué la Couronne en mars dernier.

Possible expulsion

Parmi les facteurs aggravants, le juge retient que le père ne s’est pas protégé même s’il était porteur du VIH. Également, il s’agit d’un grave abus de confiance à l’égard de sa fille. Le juge relève également les conséquences dramatiques sur la victime et la faible introspection du père.

Comme facteurs atténuants, le juge retient le passé difficile de l’accusé, un enfant-soldat capturé par des rebelles et séparé de sa famille à l’âge de 8 ans. Aussi, son absence d’antécédents judiciaires et sa reconnaissance de culpabilité ont été considérées par le juge pour entériner la suggestion commune des avocats.

L’homme risque par ailleurs d’être expulsé du pays à la suite de sa peine.

MMarie-Hélène Giroux a défendu l’accusé, alors que Me Jérôme Laflamme était le procureur de la Couronne.