Un sadique sexuel qui a violenté et agressé au moins six femmes est encore si dangereux qu’il devra vraisemblablement purger sa peine en entier. Même au pénitencier, le prédateur sexuel Tommy William perpétue ses comportements sexuels « inadéquats » à l’égard du personnel.

« La Commission est convaincue que si vous êtes mis en liberté, vous commettrez une infraction causant la mort ou un dommage grave à une autre personne avant l’expiration légale de votre peine », a conclu cette semaine la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).

Les commissaires ont ainsi décidé de maintenir Tommy William en détention, même s’il était admissible à sa libération d’office après avoir purgé les deux tiers de sa peine de six ans. Un délinquant doit en principe être libéré à ce stade de sa peine. Or, le prédateur sexuel devra rester derrière les barreaux jusqu’en juin 2025. Une fois libre, il sera soumis à une stricte surveillance pendant 10 ans.

Délinquant à contrôler

Le profil de Tommy William est extrêmement préoccupant. L’homme de 37 ans de Lavaltrie a été déclaré délinquant à contrôler et a été condamné à sa peine actuelle en 2019 pour avoir commis deux agressions sexuelles d’une grande violence. Selon les experts, William démontre son « hostilité envers les femmes » par la sexualité et la violence. Son risque de récidive à moyen et long termes est élevé.

En 2017, Tommy William a agressé une femme à la pointe du couteau dans le quartier Tétreaultville. Le prédateur s’est fait pincer grâce à l’ADN retrouvé sur un bonbon abandonné dans l’abribus. Un mois plus tard, il a ciblé une femme près du métro Pie-IX. Il la frappait violemment au visage en tentant de l’agresser.

S’il a attaqué sa première victime au couteau, c’était pour lui « faire très mal », et non pour l’agresser sexuellement, a-t-il expliqué, indique la décision de la CLCC. Tommy William se disait alors en colère contre sa conjointe et voulait se venger sur des inconnues.

« Force et violence »

Le prédateur admet avoir violenté au moins quatre ex-conjointes depuis 2009 en plus de multiplier les actions indécentes devant des femmes et des adolescentes. Il a déjà tenté d’étouffer une femme avec un oreiller. Il a aussi frappé une autre femme avec un marteau tout en l’étranglant.

« La Commission note que votre agir criminel s’est aggravé avec les présents délits où vous avez fait preuve de prédation sexuelle auprès de femmes inconnues. Il est clair que vous utilisez la force et la violence pour parvenir à vos fins », retient la Commission.

Tommy William s’est retrouvé dans un pénitencier de sécurité maximale en 2022 en raison de son comportement problématique. Il fixait régulièrement l’entrejambe ou la poitrine des employées du pénitencier. Il se présentait aussi nu de façon répétée devant des agentes correctionnelles ou demandait de faire examiner son sexe par des infirmières.

Ces comportements, dans un environnement « contrôlé et surveillé », préoccupent les commissaires, alors que le délinquant n’a fait aucun progrès pendant sa détention. « Finalement, vous avez également démontré que vos délits revêtent une nature planifiée et organisée, ce qui invite à la plus grande prudence », conclut la Commission.