C’est au tour d’une boulangerie libanaise d’être la cible d’un incendie criminel à Montréal, alors qu’un objet incendiaire a été lancé dans ce commerce d’Ahuntsic-Cartierville en début de journée dimanche. La police a ouvert une enquête.

Un appel au 911 a d’abord été fait aux alentours de 5 h concernant cet évènement. Le feu a été déclaré dans la boulangerie Achtarout, située au coin des rues Charles-de-La Tour et Antonio-Barbeau, près du Marché Central. À l’arrivée des premiers policiers, le brasier avait déjà été maîtrisé par les pompiers montréalais, arrivés les premiers sur place.

Une vitrine a été « fracassée par un objet incendiaire lancé à l’intérieur », a mentionné l’agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). L’objet en question a pu être « récupéré » par les enquêteurs, a-t-il ajouté.

L’établissement a subi des « dommages importants », mais ceux-ci ont principalement été causés par les gicleurs s’étant actionnés pendant l’incendie, a aussi évoqué M. Brabant. Aucune personne n’a été blessée durant l’évènement, et la police n’a pour l’instant procédé à aucune arrestation.

On ne compterait aucun témoin. Les enquêteurs visionneront les bandes vidéo de caméras de surveillance situées à proximité afin d’identifier potentiellement un véhicule en fuite après les faits. Une enquête a été ouverte et suivra son cours dans les prochains jours.

Multiplication des incendies

À la mi-mai, La Presse révélait que plus d’un incendie par jour (16 en 11 jours) avait été allumé dans la métropole. Certains commerces ont été touchés deux, voire trois fois.

Cette multiplication des incendies criminels pourrait être liée à des conflits entre groupes du crime organisé, des tentatives d’extorsion, voire des disputes entre réseaux de voleurs de véhicules.

« Souvent, les suspects sont des personnes vulnérables qui se sont fait offrir de la drogue ou un montant d’argent, et qui vont mettre le feu au commerce sans connaître la raison pour laquelle ils le font », avait illustré l’inspectrice des enquêtes spécialisées du SPVM et patronne de la section des incendies criminels, Karine Paquette.

En date du 11 mai, la police montréalaise avait enregistré 220 incendies criminels, comparativement à 130 pour le premier trimestre de 2022. L’an dernier, le chiffre de 220 incendies criminels avait été atteint à la fin de la première semaine de juillet ; 2023 est donc en avance d’environ huit semaines sur 2022.