Un proxénète violent qui a fait vivre un véritable supplice à une adolescente de 17 ans, sous la menace d’une arme à feu, a été condamné à huit ans et demi de détention jeudi. En plus de traiter la victime en esclave sexuelle dans une chambre d’hôtel, Steve Bédard a offert plus de 5000 $ pour, littéralement, acheter l’adolescente.
Le Montréalais de 29 ans avait entre autres été déclaré coupable l’an dernier de traite de personne mineure, d’agression sexuelle avec une arme à feu et de séquestration. Il avait aussi plaidé coupable pendant le procès à des chefs liés à la pornographie juvénile, en lien avec cette affaire. Son complice, Benjamin Dion, a écopé de sept ans d’emprisonnement en février dernier.
Les circonstances de cette affaire sont particulièrement horribles. La victime a été forcée de se prostituer pendant des jours dans un hôtel du centre-ville de Montréal en août 2019. « Tu ne sors pas de là jusqu’à samedi. Tu fais ton shift », lui disait Steve Bédard, alias « Stevo ». Des « clients » ont ainsi payé 280 $ l’heure pour agresser la victime.
Steve Bédard et Benjamin Dion ont également agressé sexuellement à répétition l’adolescente, alors qu’elle avait les mains menottées dans le dos et qu’elle avait les facultés affaiblies. Sur les images d’une agression, on peut entendre les deux hommes ricaner.
À une occasion, les deux hommes ont utilisé une arme à feu, une sordide agression sexuelle qui a même été filmée.
Vidéos compromettantes
Ces images d’horreur se sont retrouvées sur les réseaux sociaux, puisque les deux proxénètes vendaient les services sexuels de l’adolescente. C’est ce qui a d’ailleurs causé leur perte.
À la suite d’une dénonciation, le Groupe d’intervention tactique a réussi à arracher la victime des griffes de ses bourreaux.
Même si le projet ne s’est pas concrétisé, Steve Bédard voulait acheter l’adolescente pour en faire son esclave sexuelle. « Steve a offert beaucoup d’argent. Il voulait m’acheter cher, 5000 $, 10 000 $. J’aurais travaillé quand il voulait, comme il voudrait », avait confié la victime aux policiers. Il a également envisagé de déplacer l’adolescente à Edmonton pour offrir ses services sexuels.
Les facteurs aggravants sont nombreux dans ce dossier. Le juge Alexandre St-Onge a relevé le rôle de « leader » de l’accusé, la vulnérabilité de la victime mineure, son état d’intoxication « avancé » et la préméditation du crime. Le juge a aussi retenu le fait que Steve Bédard avait filmé et enregistré l’agression sexuelle dans le but d’« asservir » la victime.
Détenu depuis bientôt quatre ans, Steve Bédard présente toujours un risque de récidive « élevé » et affiche de nombreux traits antisociaux. Mais en raison du temps passé en détention préventive, où chaque jour compte pour une journée et demi, il ne lui reste que trois ans à purger à sa peine.