L’ex-animateur radio Mario Lirette devra rester en prison pendant encore quelques mois. Coupable d’une fraude majeure, la vedette déchue de Rythme FM se pose toujours en victime et se plaint de sa sentence « démesurée ». « Vous n’êtes pas la victime », tranche la Commission québécoise des libérations conditionnelles.

« Vous dites essentiellement que vous avez été victime d’un fraudeur, que vous avez été bonasse et naïf. Vous semblez ne pas comprendre la responsabilité des gestes ; l’aveuglement volontaire n’est pas un crime, mais une posture et un choix », conclut la commissaire Suzanne DeVette, en refusant sa demande de libération.

L’homme de 71 ans, détenu depuis cinq mois, tentait d’obtenir une sortie préparatoire à la libération conditionnelle. Il a été condamné à deux ans de prison, moins un jour, en novembre dernier après avoir plaidé coupable à des chefs de fraude au palais de justice de Longueuil.

La fraude commise par Mario Lirette — avec l’aide de son complice Joël Verreault — est importante : des pertes de 222 000 $ pour des banques et de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour une victime. Dans le cadre de leur stratagème frauduleux, huit compagnies de maçonneries, reliées à Mario Lirette, étaient impliquées.

Essentiellement, l’animateur de radio a utilisé un stratagème de type cavalerie de chèques (kiting), un procédé frauduleux qui consiste à émettre des chèques provenant d’un compte bancaire sans fonds suffisants, à déposer ces chèques dans un autre compte, puis à retirer les fonds. La valeur des chèques frauduleux s’élève à 913 000 $.

Même s’il a reconnu sa culpabilité, Mario Lirette minimise « grandement » sa responsabilité et se pose en victime de son complice. « Vous dites que certaines accusations sont fausses et que la sentence est démesurée », indique la Commission.

Mario Lirette raconte s’être retrouvé dans une « spirale », puis avoir fait preuve d’aveuglement volontaire en suivant son complice. Il ajoute qu’il ne connaissait rien aux affaires, une affirmation rejetée par la Commission. « Vous avez toujours cru que [votre complice] était le fraudeur et le criminel et non vous », mentionne la Commission.

C’est en raison de ce discours qu’une ressource a refusé d’accueillir Mario Lirette dans le cadre de sa libération conditionnelle. À ses yeux toutefois, il n’a pas été retenu parce que la ressource ne voulait pas composer avec une « personnalité publique » comme lui.

Selon la Commission, Mario Lirette présente toujours un risque de récidive « inacceptable » pour la société en raison de la gravité de son crime, une fraude « organisée et structurée ». De plus, le fait que le délinquant ait communiqué avec son complice après son arrestation, alors que cela lui était interdit, démontre son « manque de jugement flagrant » et son « adhésion à des valeurs laxistes », ajoute la commissaire.